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23/06/2021 : Saint Claude, France.

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Article du Samedi 13 aout 2016

13h37 - Etapes 601 - 619. Mount Isa – Dunmarra - (Darwin) (966 kms)

C'est avec un vélo chargé à l'extrême (35 kilogrammes d'alimentation, dont 9 litres d'eau et 6 kg d'oranges) que j'ai quitté Mount Isa à une allure d'escargot pour continuer la route dans l'outback (arrière-pays) australien, le prochain magasin d'alimentation étant à plus de 700 kilomètres. La chance m'accompagne en Australie. Le vent du sud-est qui m'est favorable depuis Brisbane a continué de me pousser, et après avoir cassé la tige de la roue arrière à 500 mètres de l'unique magasin de sport à 800 kilomètres à la ronde, j'ai également été chanceux de trouver beaucoup d'affaires au bord de la route : deux paires de lunettes de soleil, un rouleau de scotch bien pratique, un couteau de cuisine, un bon maillot de sport et une veste féminine de qualité avec poches intérieures, capuche, des inscriptions en français et un écusson FRA de l'équipe de France. N'allez pas imaginer cependant une seconde que le fait que je trouve des affaires signifie que je n'en perds plus. En contrepartie j'ai rendu à la route ma nouvelle chemise à carreau, mon couteau suisse auquel je tenais beaucoup (cadeau de noël avec une fonction scie à bois qui me rendait régulièrement de bons services), un autre couteau et d'autres affaires de moindre importance. J'ai évité de peu pour la deuxième fois une morsure de serpent : un soir je venais de finir de planter la tente dans la brousse et j'ai vu à 1 mètre de l'entrée de la tente une moitié de serpent immobile sortie de terre,l'autre moitié et la tête restant enterrés. Je suis passé trois fois devant lui pour des navettes vélo-chambre mais pour le dernier trajet le serpent était complétement sorti de terre et me regardait bizarrement. S'il était beaucoup moins impressionnant que le serpent brun (seulement 1 à 2 cm de diamètre pour environ 2 mètres de long) il ne faut pas oublier que plus d'un serpent sur deux est venimeux dans la région alors j'avais de bonnes chances de dire adieu à ce superbe monde en cas de morsure. Je n'ai eu d'autre choix que de passer devant pour rentrer dans la tente, plongeant la tête la première dans la chambre et fermant à vitesse grand V la fermeture éclair, heureusement réparée quelques jours plus tôt avec un étau dans le garage où j'ai dormi. Terrorisé, j'ai mis bien longtemps avant de m'endormir. Cet évènement qui a mis un peu d'animation le long de ce long parcours sans intérêt fut complété par la rencontre d'autres voyageurs intéressants du même esprit que moi, et un grave problème mécanique qui m'a cette fois laissé en rade au beau milieu du désert. Jusque là les quelques cyclistes à sacoches que j'avais rencontré en Australie étaient la plupart des jeunes japonais en working holiday visa. Ils travaillent un peu et cela leur paie leur année de vélo autour de l'Australie. Ils disent tout juste bonjour, et quand j'arrive à leur faire dire deux phrases, il s'empressent de me prendre en photo et de me demander en ami sur facebook avant de continuer leur chemin. Ils viennent ici pour la langue anglaise, les routes plates et le désert, ce qui leur change de leur pays montagneux et densément peuplé. Il y eu plus d'échanges avec John un peu plus loin. John est un marcheur impressionnant qui tire une charrette d'un poids de 100 à 200 kilogrammes (il transporte jusqu'à 44 litres d'eau) le long d'un parcours de 5000 kilomètres à travers l'Australie. Habitué aux longues marches avec sa femme, il a perdu sa femme d'une leucodystrophie et réalise seul une dernière marche pour sensibiliser à la cause de cette maladie. Joli. Un peu plus loin, à "Three ways" ce sont trois longs chemins qui se sont croisés : celui de Matthew, australien de 45 ans, 38000 kilomètres depuis les Pays-Bas, celui de Clément, savoyard de 25 ans, 40000 kilomètres depuis la France et qui roule par portions avec Matthew, et le mien, à 43000 kilomètres désormais. Une rencontre qui tombait bien car Clément est passé par le Népal et m'a donné beaucoup d' infos utiles pour la route jusqu'à ce pays. Son voyage est très inspirant, si je ne suis encore qu'un tranquille promeneur de planète, sans histoire et qui n'en cherche pas, lui est un véritable aventurier qui va rouler dans les zones interdite en Birmanie et arrive à semer 24 personnes qui tentent de l'escorter (vraisemblablement des forces gouvernementales) mais se fait rattraper par une 25ème, préfère traverser l'Inde en buvant l'eau locale et avoir des diarrhées plutôt que d'acheter des bouteilles en plastique qui font finir dans le Gange et dans l'océan, et qui, lorsque je l'ai rencontré près du camping où j'avais posé la tente, fixait des demi-semelles de sandales sur ses pédales dans le but de rouler pieds nus et faire une journée 100% à poil, et bien d'autres (lire son blog). Alors que nous avions commencé à discuter nous avons été rejoins par deux jeunes françaises qui passaient par la en van. Impressionnées par nos histoires elles nous ont offert leur saucisson sec tout juste arrivé de France et voulaient nous donner toutes les affaires de leur van dont nous pourrions avoir besoin, quitte à racheter plus tard! Quelle chouette rencontre et quelle gentillesse! Ici plus qu'ailleurs les automobilistes sont impressionnés par les cyclistes car ils trouvent déjà le temps très long dans leur véhicule. Il n'y en a pas un qui ne me fasse pas un signe de la main ou un coup de klaxon en me croisant. Le lendemain j'ai fais 50 kilomètres pour rien pour aller chercher un supermarché à Tennant Creek, celui ci ayant fermé tout l'après-midi sans raison, avant de refaire ces même 50 le lendemain matin (un aller-retour de 25) et décamper pour prendre la route du nord. Les problèmes mécaniques ont gâché la fin du parcours. Après 30 000 kilomètres bien chargé mon vélo rencontre des problèmes inhabituels. Après les roulements à bille du pédalier (Townsville) et l'axe de la route arrière (Mount Isa) ce sont cette fois les roulements de l'intérieur de la dynamo de moyeu, à l'avant, qui ont rendu l'âme. Depuis Townsville je roulais avec une roue avant qui penchait légèrement à gauche et appuyait sur les patins de freins. Un problème irréparable car seul un retour constructeur de la dynamo en Allemagne après un démontage difficile et coûteux, pouvait résoudre le problème et cela aurait pris des semaines. Alors après Mount Isa je n'ai eu d'autre choix que d'enlever les patins de freins avant pour laisser plus d'espace à la roue. Conséquence : la dynamo est tombé en panne (plus possible de rouler de nuit ou de recharger le smartphone et d'avoir de la musique sur le vélo), et, pire, la roue s'est alors mise à frotter contre la pièce métallique qui tient les patins...Chaque jour un peu plus fort. Comme j'avais le vent dans le dos et que je pouvais toujours avancer j'ai continué avec un bruit qui imitait tantôt celui d'une locomotive à vapeur, tantôt celui d'une machine à coudre, d'une tronçonneuse ou d'un marteau piqueur, et de fortes vibrations dans la poignée gauche. Cela m'a beaucoup ralentit : un jour j'ai bataillé de l'aube au crépuscule dans ce vacarme insupportables, et malgré le vent dans le dos à la fin de la journée je n'avais fais que 55 kilomètres! Il a fallu se rendre à l'évidence et accepter l'aide de Rhys pour me conduire d'abord dans un camping à 100 kilomètres, puis à Darwin trois jours plus tard. Je reste maintenant quelques jours dans cette ville avant de prendre l'avion pour Bali et découvrir l'Indonésie. Restez branché sur ce blog, de nouvelles aventures palpitantes et de belles photos sont à venir!



Une très grosse pensée pour Laurence Merchie, voisine de mon papa et fidèle lectrice de ce blog qui nous a quitté bien trop tôt. J'aimais beaucoup recroiser son sourire lors de mes pauses hivernales. La vie est tellement injuste!

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Article du Mardi 9 aout 2016

12h52 - Etapes 601 - 619. Townsville – Mount Isa (903 kms)

J'ai quitté la côte Pacifique à Townsville après trois nuits chez Kay dans une très belle maison. Direction l'intérieur des terres vers Darwin, ville portuaire du nord située à 2500 kilomètres. Peu de monde vit à l'intérieur de l'Australie, il y a un petit village tous les 150 kilomètres environ, je dois donc transporter beaucoup d'eau, jusqu'à 16 litres en quittant Charters Towers, une jolie petite ville qui s'est construite autour de l'exploitation de l'or. L'Australie est très riche en ressources naturelles (ils ont tout) et dans les terres c'est l'industrie minière (zinc, plomb, argent, et or dans cette région) qui a fait venir des gens. Quelques frisons ont pimenté mon parcours dans la région. On m'avait prévenu qu'il y avait des animaux dangereux en Australie mais comme les locaux minimisent les risques et disent que les serpents ont peur de moi je ne m'en inquiétais pas trop jusqu'au jour où je suis passé en vélo à un mètre d'un serpent brun, un gros serpent (brun) à sale tête qui est le deuxième serpent le plus vénimeux au monde! Cela m'a bien refroidi! Le téléphone ne passait pas et j'étais loin de tout hôpital. Le lendemain la foudre a bien failli me tomber sur la tête. En fin de journée je quittais un petit village après avoir admiré un de ces splendides couchers de soleil dont l'Australie a le secret, sur un ciel lourd, orageux et multicolore. Alors que j'avais quitté le village j'ai commencé à entendre des coups de tonnerre, j'ai donc rebroussé chemin et en entrant dans le village la foudre est tombé juste à côté de moi sur ma droite! Je fus choqué, le son et la lumière se sont produit en même temps dans un craquement sec, les gens sont sortis mais on n'a pas su exactement où c'était tombé. J'étais sur la route sur mon vélo métallique et n'ai pas vraiment vu venir cet éclair car l'orage semblait encore assez loin. J'ai planté la tente sur une pelouse communale et ai très peu dormi la nuit, allant trouver refuge dans la station service toute proche quand l'orage revenait. Cet orage m'a coûté ma batterie externe d'ordinateur car pour limiter le risque d'être foudroyé dans la tente j'ai démonté la petite table en aluminium sur laquelle dorment habituellement mon ordinateur et le matériel informatique et j'ai tout posé par terre. Au réveil le matin la pelouse était inondée et en raison d'un petit trou que je n'ai jamais pris le temps de réparer dans le sol de la tente, l'eau est monté dans la chambre, inondant tous mes vêtements et le matériel informatique. J'ai aussi du rester trois jours sans utiliser l'ordinateur afin qu'il sèche complétement. Le lendemain j'ai été invité par Angie à dormir une seconde nuit dans le village dans un grand garage pour être au sec et éviter les orages le soir suivant. En soirée des travailleurs aborigènes qui logeaient non loin m'ont vu dans le garage. Ils m'ont invité chez eux et m'ont offert beaucoup de whiski et ce fut l'occasion d'en apprendre un peu plus sur le peuple qui vivait là en premier et de constater qu'il sont d'une très grande gentillesse et hospitalité! J'ai ensuite pu continuer ma route normalement jusqu'à Mount Isa. Cet épisode pluvieux d'une semaine, anormal pour la saison, à mis beaucoup de boue dans les champs, sur mon vélo et mes affaires. J'étais tout crotté de partout et toutes mes affaires étaient peintes d'un joli brun. Jamais deux sans trois et après avoir évité une morsure de serpent et un foudroiement j'ai également évité de justesse un ennui majeur. En effet pendant sept jours j'ai remis 200 coups de mini-pompe tous les matins dans mon pneu arrière qui se dégonflait très lentement et parfois aussi un peu pendant la journée car cela suffisait et je pensais toujours faire la réparation complète "le jour suivant". Puis à Mount Isa, seule localité de plus de 1000 habitants (65 000) le long des 2000 kilomètres entre Townsville et Katherine, j'ai fais la réparation juste avant de repartir, puis en remontant la roue sur le vélo et en serrant un boulon la tige métallique qui traverse l'axe de la roue a cassé net! Heureusement que je n'ai pas fait cette réparation les jours précédents car j'aurais été en rade en plein désert! Les paysages sur ce parcours furent variés, parfois boisés, parfois de grandes plaines sans rien, et d'immenses pâtures de vaches qui ont peur de moi. Malheureusement toujours autant de kangourous morts au bord des routes c'est un vrai carnage. Peu de trafic, essentiellement des sympathiques retraités qui conduisent des caravanes et tentent de m'aider comme ils peuvent, ainsi que des "trains de route" (road trains) formé d'un camion qui tire 3 remorques et qui me font une bonne aspiration quand ils me doublent, et quelques voitures individuelles bien chargées pour une longue route.

Ci-dessous une petite vidéo relaxante de 19 minutes sur le trajet entre Copenhague et Brisbane. Bon visionnage!

Et j'ai aussi lancé une page facebook qui est mise à jour plus régulièrement que le blog....Likez!
Un flochon qui roule



Et désolé pour les abonnés de la newsletter qui ont reçu le mail en double, une mauvaise manip de ma part.



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Article du Samedi 23 juillet 2016

11h15 - Etapes 585 - 600. Brisbane – Townsville (1489 kms)

De Brisbane à Townsville, 1 489 000 mètres environ pour un tout petit trait sur la carte de l'Australie...Ce pays est très grand! Et le temps nécessaire pour le parcourir l'est aussi. Grand comme ma patience et grand comme ma soif intarissable de découvertes de ce monde. Plus grand que l'Europe, autant que les Etats-Unis, alors pour pouvoir en sortir dans le délai imparti de 3 mois je ne dois pas trop faire de pauses. Seulement 3 jours entre Brisbane et Townsville. D'abord à Gympie pour passer un peu de temps dans une famille chez laquelle j'étais arrivé tard le soir, puis à Rockhampton pour participer à un tournoi de tennis suite à l'invitation de Wayne (Couchsurfing), et enfin à Airlie Beach pour aller piquer une tête sous l'eau dans la grande barrière de corail. Des journées de pause de grande classe et en lien avec ma vie d'avant-voyage. Le tennis était plus qu'un simple loisir, si j'ai joué deux saisons à 15/5 j'ai aussi été pendant 10 ans entraineur, président de club et organisateur de nombreux tournois dont "Roulans Garros". Cette journée tennis sous les chants des oiseaux tropicaux et sur le gazon synthétique de Rockampton fut très sympa, qui plus est dans la petite ville où a grandi Rod Laver, l'un des plus grands champions de l'histoire de ce sport. Merci à Wayne de Couchsurfing qui m'a permis de laisser de côté une journée les pédales et le guidon pour aller taper dans la petite balle jaune, c'était vraiment cool. Le troisième jour de pause un peu plus au nord ne fut pas moins moche, bien au contraire! Je suis en effet parti à l'exploration des récifs coralliens en mode masque/tuba ou apnée par l'intermédiaire d'un tour guidé avec une trentaine de personnes. Je ne savais plus où donner de la tête dans les coraux de différentes formes et couleurs et j'ai pu observer de nombreux jolis petits poissons d'un bleu éclatant. Très chouette et cette fois, cela m'a rappelé des souvenirs encore plus lointains lorsque, enfant, je regardais le commandant Cousteau tous les dimanche soir sur la 2 en rêvant de devenir un jour "océanographe". Les journées de vélo furent facile entre Brisbane et Townsville, avec le soleil, une température agréable et un petit vent dans le dos. Les journées de pédalage se passent dans l'attente de l'heure de récompense où le soleil se couche. Chaque soir le orange a rendez vous avec le bleu et tous deux s'inventent des nouveaux jeux avec les nuages et les paysages. Le résultat est magique et différent chaque soir et il n'y a pas un soir où l'émerveillement n'est pas total. Le spectacle dure environ une heure puis je roule une heure ou deux dans la nuit totale, sous un ciel également magnifique. La voie lactée est bien plus lumineuse que dans l'hémisphère nord, elle brille tellement qu'elle semble parfois éclairer la route et c'est magique. Quelques automobilistes m'ennuient en me croisant sans mettre leur feux de croisement, peut-être pensent-ils que les cyclistes possèdent des yeux spéciaux anti-éblouissement...Je plante la tente un peu n'importe où, m'endors avant 21 heures, me réveille avant 5 heures, travaille quelques heures sur des projets intellectuels qui me tiennent à coeur (principalement du développement web) puis prépare la nourriture de la journée, replie la tente et repart pédaler pour aller voir le monde un peu plus loin. Ainsi passent les journées, faites d'émerveillement, de bonheurs simples et de satisfactions, et de questionnements à propos de l'environnement qui trouvent réponses le soir chez les personnes qui m'hébergent ou sur le web. La faune et la flore sont intéressants car complétement différents de l'hémisphère nord (à part quelques espèces introduites et qui bouleversent les écosystèmes, provoquant la disparition de nombreuses espèces natives), et qui plus est désormais dans une région tropicale puisque j'ai passé le tropique du capricorne. Un jour alors que j'étais arrêté en bord de route pour manger, j'ai entendu des gros bruits sourds dans le bois derrière moi, puis j'ai vu bondir des énormes kangourous lancés à toute vitesse dans des herbes très hautes. Impressionnant! Malheureusement les kangourous que je vois sont le plus souvent morts au bord de la route et ils sont très nombreux. Les oiseaux sont aussi une attraction et des moments de joie quand je les croise, ils y a des concerts sonores matins et soir (notamment du "cockatoo", un régal pour les oreilles), les perruches et autres perroquets sont nombreux et très colorés. Les paysages furent surtout constitués soit de forêts d'Eucalyptus, soit de champs agricoles où poussent la canne à sucre. Il faut aussi noter la présence de nombreux trains transportant du charbon, l'Australie possède beaucoup de ressources naturelles, le charbon en fait partie. Il est en partie brûlé (centrale à charbon sur ma route) et majoritairement exporté. Après avoir dormi quelques nuits dans les cannes à sucre j'ai atteint Townsville d'où je roule désormais en direction de l'intérieur des terres et de Darwin.

Etape 601. Brisbane- Mooloolah. 97 kms
Etape 602. Mooloolah – Gympie. 98 kms
Etape 603. Gympie – Tiaro. 62 kms
Etape 604. Tiaro – Route A1. 62 kms
Etape 605. Route A1 – Bundaberg. 76 kms
Etape 606. Bundaberg – Tableland Rd. 94 kms
Etape 607. Tableland Rd – Tannum sands. 79 kms
Etape 608. Tannum sands – Mount Larcom. 58 kms
Etape 609. Mount Larcom – Rockhampton. 82 kms
Etape 610. Rockhampton – Route A1. 66 kms
Etape 611. Route A1 – Waverley Creek Rest Area. 102 kms
Etape 612. Waverley Creek Rest Area – Route A1. 90 kms
Etape 613. Route A1 - Mackay. 75 kms
Etape 614. Mackay – Route A1. 73 kms
Etape 615. Route A1 – Airlie Beach. 76 kms.
Etape 616. Airlie Beach - Route A1. 62 kms.
Etape 617. Route A1 – Guthalungra rest area. 76 kms
Etape 618. Guthalungra – Brandon. 74 kms.
Etape 619. Brandon – Rosslea (Townsville ). 87 kms.


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Article du Lundi 13 juin 2016

08h20 - Etapes 585 - 600. Sydney – Brisbane (1036 kms)

J'ai atterri un samedi soir à l'aéroport de Sydney après avoir pris l'avion un vendredi matin et volé douze heures. Puis j'ai fait mes premiers kilomètres sur ce nouveau continent. En roulant à droite. Puis sur une piste cyclable toujours en roulant à droite jusqu'à ce que le marquage au sol ne me fasse m'interroger sur le sens de la circulation...En Australie on roule à gauche ou quoi? De toute évidence oui et j'ai donc continué à gauche. Comme l'importation de toute nourriture est interdite le premier jour fut consacré à faire des provisions. Je me suis naturellement rendu, en roulant à gauche n'est ce pas, dans un magasin bio pour refaire ma traditionnelle réserve de céréales/noix/fruits secs. J'ai été surpris de voir de l'huile de noix Vigean (80eur/l, fabriquée en France) et des biscuits également fabriqués en France. Comment des produits dont le transport génère autant de pollution peuvent ils encore avoir l'appellation bio? C'est absurde, mais moins que pour l'eau d'Evian que l'on trouve facilement dans tous les supermarchés. C'est étonnant que les australiens soient obligés d'aller aussi loin pour trouver de l'eau minérale! Par contre je n'ai pas pu résister au pot de confiture "Bonne maman" de framboises, également made in France. C'est tellement bon! Impossible en revanche de trouver du Comté ce qui est frustrant. Importer de l'eau et des biscuits, mais pas de Comté, c'est un scandale! Passé ces quelques achats indispensables, il a fallu reprendre la route (à gauche, vous l'avez compris). Je dois dire que j'ai beaucoup aimé la ville de Sydney, au centre très moderne. Mais comme les routes sont étroites et que les voitures roulent vite, j'ai trouvé que c'était très dangereux de faire du vélo et cela gâche une bonne partie du plaisir. D'ailleurs l'étape pour sortir de la ville fut clairement la plus désagréable depuis le début de ce voyage : j'étais tendu comme un fil du début à la fin, évitant la catastrophe à plusieurs reprises. Le premier soir, j'avais déjà envie de quitter l'Australie! Pour l'hébergement il y eut quelques bonnes voire extraordinaires expériences avec le réseau warmshowers, avec Karen à Newcastle le jour suivant, qui m'a permis de voir mes premiers kangourous vivants, et beaucoup d'autres personnes inoubliables. C'est fou comme ce système d'hébergement entre voyageurs à vélo m'aura simplifié la vie et permis de faire de super rencontres! Entre Sydney et Brisbane la route fut souvent dangereuse et désagréable. Il y a bien quelques aménagements cyclistes (autant qu'en Europe ou en Amérique du Nord) mais le problème c'est que quand il n'y en a pas c'est beaucoup plus dangereux car les routes sont beaucoup moins larges qu'en Amérique et beaucoup plus fréquentées qu'en Europe. Il n'y a que 23 millions d'habitants en Australie mais j'ai l'impression qu'il y a 100 millions de voitures et que les gens passent leur vie dans leur voiture. Aussi je ressens que sur la route je dérange les automobilistes et c'est la première fois que j'ai ce sentiment. Prendre des routes secondaires n'est pas toujours possible et quand ça l'ait cela peut provoquer des belles galères : après Port Macquarie (où j'ai vu des koalas dans le "koala hospital", quel bel animal) j'ai pris un ferry puis une petite route qui longe l'océan...La route étant ensablée j'ai du pousser le vélo dans le sable pendant des heures. Avant de trouver un camping au "point plomer" dans un petit coin de paradis où j'ai été invité pour le diner et le petit déjeuner par des sympathiques campeurs. Un pêcheur qui vidait ses poissons attirait des énormes pélicans peu craintifs... J'ai pu m'en approcher et ce fut magique! Le lendemain, j'ai roulé sur la plage me rappelant à ces bons souvenirs de vélo sur la plage en Floride. Super. La nature est tellement différente ici (notamment les oiseaux) que parvenir à quitter les hommes pour y trouver la nature est grandement récompensé. Les chants des oiseaux sont splendides et j'ai même vu quelques Cacatoès, un genre de perroquet. J'ai ensuite essuyé une sacré tempête qui a duré deux jours. Comme le premier jour j'ai dormi dans la forêt je ne pouvais pas prendre de jour de repos et j'ai donc roulé dans des conditions terribles en évitant les chutes d'arbres ou branchages sous un déluge impressionnant qui n'a pas stoppé pendant 48 heures. Heureusement le soir suivant j'ai trouvé un camping à peu près à l'abri du vent mais pas de la pluie qui redoublait encore d'intensité. Après la pluie vient le beau temps. Comme le soleil se couche à 17h00 je roule le soir dans des crépuscules somptueux aux couleurs chaudes suivies de déambulements nocturnes sous des ciels parfaits aux mille étoiles qui me sont inconnues. Inutile de chercher l'étoile polaire pour se repérer, et encore mois la grande ourse où cassiopée! Mes connaissances en astronomie se limitent à une demi-sphère céleste, celle sous laquelle j'ai grandi. Par contre les météorites tombent bien dans les deux hémisphères car j'ai vu deux étoiles filantes lors d'un bivouac sur la plage. Le lever de soleil sur l'océan le matin fut de toute beauté. J'ai tellement aimé cette plage que je n'ai pas pu la quitter et j'ai roulé quelques kilomètres sur la plage pour débuter l'étape. J'ai eu des difficultés pour comprendre la trajectoire du soleil dans le ciel vu que je dois mettre ma casquette du matin au soir pour éviter les coups de soleil sur le nez (normalement c'est seulement le matin ou l'après midi). J'ai d'abord pensé que le soleil se levait peut-être à l'ouest vu que j'ai la tête à l'envers. Mais la raison est que le soleil est au nord et que je roule vers le nord toute la journée. J'ai bien fini par arriver à Brisbane où je fais maintenant une bonne pause chez cette chère Catherine déjà rencontré à plusieurs reprises en Europe. Pour terminer cet article il faut signaler qu'au registre "affaires perdues" des nouvelles lignes ont été écrites, d'ailleurs le registre est bientôt plein et il va m'en falloir un deuxième...Paire de lunettes de soleil, casquette, couteau, dentifrice, mon super tout en un fourchette-cuillière-couteau en titane, une veste légère, et ma super chemise à carreau, belle et chaude. Tout cela en deux semaines. Je dois malgré tout me féliciter pour les progrès accomplis. En effet alors que j'ai perdu au moins 10 paires de lunettes et 10 couteaux en début de voyage, cette paire perdue avait 12 mois et le couteau en avait 18! Je suis donc sur la bonne voie :-)

Etape 585. Sydney - Wamberal. 81 kms.
Etape 586. Wamberal - Newcastle. 72 kms
Etape 587. Newcastle – Nelson Bay. 50 kms
Etape 588. Nelson Bay – Boomerang Beach. 69 kms
Etape 589. Boomerang Beach - Taree. 56 kms
Etape 590. Taree – Port Macquarie. 85 kms
Etape 591. Port Macquarie – Point Plomer. 29 kms
Etape 592. Point Plomer - Barraganyatti. 64 kms
Etape 593. Barraganyatti – Nambucca Heads. 37 kms
Etape 594. Nambucca Heads - .Woolgoolga. 77 kms
Etape 595. Woolgoolga - Maclean. 106 kms
Etape 596. Maclean - Broadwater. 65 kms
Etape 597. Broadwater – Byron Bay. 62 kms
Etape 598. Byron Bay - Plage. 41 kms
Etape 599. Plage – Paradise Point. 77 kms (+voiture 25kms)
Etape 600. Paradise Point - Brisbane. 65 kms


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Article du Mardi 24 mai 2016

11h27 - Etapes 577-583. Hawaii (563 kms)

J'ai aimé Seattle bien plus que l'an passé, mais cela n'était pas difficile. Le ciel bleu, les nombreuses pistes cyclables, et le centre ville sont agréables et font un peu oublier le gris du béton et la circulation automobile. J'ai longé le port de marchandises et me suis rendu à l'aéroport où j'ai acheté un billet pour Hawaii, destination exotique et intéressante sur le chemin de mon prochain continent qu'est l'Océanie. J'ai laissé pas mal d'affaire chez Martin qui m'hébergeait près de l'aéroport, certaines volontairement pour alléger mon sac et ne pas avoir à payer pour un deuxième sac, d'autres par oubli comme ce superbe outil multifonctions oublié dans le jardin après avoir démonté le vélo. Il s'en est suivi une grosse galère en arrivant à Hawaii car impossible de remonter le vélo! J'ai pu assembler les pièces mais sans serrer les vis et avec le guidon qui partait dans tous les sens. J'ai du difficilement marcher 8 kilomètres sous la pluie jusqu'à l'auberge de jeunesse de Hilo. La pluie chaude qui m'a accueilli, les grandes feuilles de certaines plantes et quelques jolis chants d'oiseaux m'ont tout de suite rappelé la Floride. Situé au milieu du plus grand des océans et légèrement au sud du tropique du cancer, Hawaii possède un climat tropical. Mon tour de vélo sur l'ile à débuté par une tentative d'ascension du Maunea Kea (4200m) point culminant de l'ile. Au sommet se trouve le principal observatoire astronomique américain. J'ai pu atteindre le "visitor center" à 3000 mètres d'altitude mais comme la météo était mauvaise je ne suis pas allé plus haut. J'ai considéré cette montée comme un tour de chauffe et de reconnaissance dans le but de revenir quelques jours plus tard pour réaliser l'ascension intégrale. La descente de 55 kilomètres sous la pluie de nuit avec vent de face fut très difficile car les lunettes de soleil qui font office de pare-brise sans essuie glace diminuent nettement la luminosité. J'ai fini la descente sans lunettes en utilisant mes paupières à 90% fermées comme pare-brise. Le lendemain j'ai débuté le tour de l'ile principale. Comme pour l'Islande c'est la direction du vent le premier jour qui a défini mon sens de rotation, et ce fut donc d'abord vers le nord. Le tour de l'île en soi même ne fut pas un expérience fantastique, ce fut difficile avec deux montées de plus 1000 mètres de dénivelé, et pas franchement spectaculaire, bien moins que l'Islande ou Tenerife pour une ile volcanique en plein océan. De plus je me suis senti classé dans la catégorie "touriste qui amène de l'argent que l'on doit prendre" et je n'aime pas cela. On a essayé de me revendre une noix de coco à 4 dollars, une petite bouteille d'eau à 3, j'ai aussi payé 21 dollars (19 euros) pour le plus mauvais camping depuis le début de ce voyage, sans eau potable, avec des douches froides sans pommeau dans des "sanitaires" en bois qui n'ont pas été nettoyés ou rénovés depuis des décennies, et le matin c'est une énorme foreuse qui faisait un forage dans la roche à 20 mètres de ma tente. Le camping sauvage étant interdit l'autre option était les auberges de jeunesse à 36 dollars la nuit mais là encore on est très loin de la qualité des auberges européennes. Il y a quand même beaucoup de positif dans tout cela et je ne regrette pas d'être venu. Si je garderai un bon souvenir de mon séjour à Hawaii, c'est uniquement à cause de la nature, les fruits locaux (papayes OGM, litchi, bananes, mangues sauvages ramassées au bord de la route) étaient très bons, le chant de oiseaux, surtout nocturnes, était une merveille et la végétation luxuriante de la forêt du parc national de Volcan restera pour moi l'image forte que je garderai de l'ile, et qui me donne envie de découvrir encore plus ce monde et d'aller de plus en plus vers des destinations lointaines et exotiques. Ma fin de parcours sur l'ile fut écourtée par la météo toujours pluvieuse : j'ai renoncé dans ces conditions à monter une deuxième fois les pentes du Maunea Kea et je suis allé chercher un carton de vélo dans le magasin de vélo de la ville (20 dollars pour un vieux carton alors que je n'avais jamais payé jusqu'à présent pour cela) et j'ai fait route tôt le lendemain matin vers l'aéroport avec encore beaucoup de stress le matin car il pleuvait, j'étais à la bourre, et je ne voulais surtout pas que mon immense carton ne prenne l'eau le long des 8 kilomètres vers l'aéroport. C'est ma couverture de survie qui m'a finalement sauvé la vie et m'a tiré de cette mauvaise situation, elle recouvrait parfaitement le carton et a réussi à le garder au sec pendant le trajet. J'avais fière allure à Hilo avec cet immense carton non plié sur mon porte bagage enrobé d'une couverture de survie! Je suis arrivé juste à temps à l'aéroport où j'ai démonté le vélo dans un temps record et embarqué pour Honolulu puis l'Australie.

Etape 577. Seattle – Burien. 19 km en 1h41 (11,4km/h). Asc 300m.
Etape 578. Hilo – Hilo. 94 km (env. 12 km/h). Asc 2500m.
Etape 579. Hilo - Laupahoehoe Beach Park. 42 kms (env. 14 km/h). Asc. 700m.
Etape 580. Laupahoehoe Beach Park - Kaka'a Beach Park. 126 kms (env. 15 km/h). Asc. 1400m.
Etape 581. Kaka'a BP - Kohanaiki Beach Park. 70 kms (env. 17 km/h). Asc. 500m.
Etape 582. Kohanaiki BP - Holuaoa. 13 kms (env. 14 km/h). Asc. 200m.
Etape 583. Holuaoa - Punaluu Beach Park. 106 kms (env. 15 km/h). Asc. 1000m.
Etape 584. Punaluu Beach Park - Hilo. 93 kms (env. 11 km/h). Asc. 1200m.

(le GPS a pris l'eau dans l'étape du Maunea Kea et est tombé en panne mais après deux semaines de séchage il semble que ça va mieux et que je vais pouvoir le réparer)

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