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Article du Samedi 13 aout 2016

13h37 - Etapes 601 - 619. Mount Isa – Dunmarra - (Darwin) (966 kms)

C'est avec un vélo chargé à l'extrême (35 kilogrammes d'alimentation, dont 9 litres d'eau et 6 kg d'oranges) que j'ai quitté Mount Isa à une allure d'escargot pour continuer la route dans l'outback (arrière-pays) australien, le prochain magasin d'alimentation étant à plus de 700 kilomètres. La chance m'accompagne en Australie. Le vent du sud-est qui m'est favorable depuis Brisbane a continué de me pousser, et après avoir cassé la tige de la roue arrière à 500 mètres de l'unique magasin de sport à 800 kilomètres à la ronde, j'ai également été chanceux de trouver beaucoup d'affaires au bord de la route : deux paires de lunettes de soleil, un rouleau de scotch bien pratique, un couteau de cuisine, un bon maillot de sport et une veste féminine de qualité avec poches intérieures, capuche, des inscriptions en français et un écusson FRA de l'équipe de France. N'allez pas imaginer cependant une seconde que le fait que je trouve des affaires signifie que je n'en perds plus. En contrepartie j'ai rendu à la route ma nouvelle chemise à carreau, mon couteau suisse auquel je tenais beaucoup (cadeau de noël avec une fonction scie à bois qui me rendait régulièrement de bons services), un autre couteau et d'autres affaires de moindre importance. J'ai évité de peu pour la deuxième fois une morsure de serpent : un soir je venais de finir de planter la tente dans la brousse et j'ai vu à 1 mètre de l'entrée de la tente une moitié de serpent immobile sortie de terre,l'autre moitié et la tête restant enterrés. Je suis passé trois fois devant lui pour des navettes vélo-chambre mais pour le dernier trajet le serpent était complétement sorti de terre et me regardait bizarrement. S'il était beaucoup moins impressionnant que le serpent brun (seulement 1 à 2 cm de diamètre pour environ 2 mètres de long) il ne faut pas oublier que plus d'un serpent sur deux est venimeux dans la région alors j'avais de bonnes chances de dire adieu à ce superbe monde en cas de morsure. Je n'ai eu d'autre choix que de passer devant pour rentrer dans la tente, plongeant la tête la première dans la chambre et fermant à vitesse grand V la fermeture éclair, heureusement réparée quelques jours plus tôt avec un étau dans le garage où j'ai dormi. Terrorisé, j'ai mis bien longtemps avant de m'endormir. Cet évènement qui a mis un peu d'animation le long de ce long parcours sans intérêt fut complété par la rencontre d'autres voyageurs intéressants du même esprit que moi, et un grave problème mécanique qui m'a cette fois laissé en rade au beau milieu du désert. Jusque là les quelques cyclistes à sacoches que j'avais rencontré en Australie étaient la plupart des jeunes japonais en working holiday visa. Ils travaillent un peu et cela leur paie leur année de vélo autour de l'Australie. Ils disent tout juste bonjour, et quand j'arrive à leur faire dire deux phrases, il s'empressent de me prendre en photo et de me demander en ami sur facebook avant de continuer leur chemin. Ils viennent ici pour la langue anglaise, les routes plates et le désert, ce qui leur change de leur pays montagneux et densément peuplé. Il y eu plus d'échanges avec John un peu plus loin. John est un marcheur impressionnant qui tire une charrette d'un poids de 100 à 200 kilogrammes (il transporte jusqu'à 44 litres d'eau) le long d'un parcours de 5000 kilomètres à travers l'Australie. Habitué aux longues marches avec sa femme, il a perdu sa femme d'une leucodystrophie et réalise seul une dernière marche pour sensibiliser à la cause de cette maladie. Joli. Un peu plus loin, à "Three ways" ce sont trois longs chemins qui se sont croisés : celui de Matthew, australien de 45 ans, 38000 kilomètres depuis les Pays-Bas, celui de Clément, savoyard de 25 ans, 40000 kilomètres depuis la France et qui roule par portions avec Matthew, et le mien, à 43000 kilomètres désormais. Une rencontre qui tombait bien car Clément est passé par le Népal et m'a donné beaucoup d' infos utiles pour la route jusqu'à ce pays. Son voyage est très inspirant, si je ne suis encore qu'un tranquille promeneur de planète, sans histoire et qui n'en cherche pas, lui est un véritable aventurier qui va rouler dans les zones interdite en Birmanie et arrive à semer 24 personnes qui tentent de l'escorter (vraisemblablement des forces gouvernementales) mais se fait rattraper par une 25ème, préfère traverser l'Inde en buvant l'eau locale et avoir des diarrhées plutôt que d'acheter des bouteilles en plastique qui font finir dans le Gange et dans l'océan, et qui, lorsque je l'ai rencontré près du camping où j'avais posé la tente, fixait des demi-semelles de sandales sur ses pédales dans le but de rouler pieds nus et faire une journée 100% à poil, et bien d'autres (lire son blog). Alors que nous avions commencé à discuter nous avons été rejoins par deux jeunes françaises qui passaient par la en van. Impressionnées par nos histoires elles nous ont offert leur saucisson sec tout juste arrivé de France et voulaient nous donner toutes les affaires de leur van dont nous pourrions avoir besoin, quitte à racheter plus tard! Quelle chouette rencontre et quelle gentillesse! Ici plus qu'ailleurs les automobilistes sont impressionnés par les cyclistes car ils trouvent déjà le temps très long dans leur véhicule. Il n'y en a pas un qui ne me fasse pas un signe de la main ou un coup de klaxon en me croisant. Le lendemain j'ai fais 50 kilomètres pour rien pour aller chercher un supermarché à Tennant Creek, celui ci ayant fermé tout l'après-midi sans raison, avant de refaire ces même 50 le lendemain matin (un aller-retour de 25) et décamper pour prendre la route du nord. Les problèmes mécaniques ont gâché la fin du parcours. Après 30 000 kilomètres bien chargé mon vélo rencontre des problèmes inhabituels. Après les roulements à bille du pédalier (Townsville) et l'axe de la route arrière (Mount Isa) ce sont cette fois les roulements de l'intérieur de la dynamo de moyeu, à l'avant, qui ont rendu l'âme. Depuis Townsville je roulais avec une roue avant qui penchait légèrement à gauche et appuyait sur les patins de freins. Un problème irréparable car seul un retour constructeur de la dynamo en Allemagne après un démontage difficile et coûteux, pouvait résoudre le problème et cela aurait pris des semaines. Alors après Mount Isa je n'ai eu d'autre choix que d'enlever les patins de freins avant pour laisser plus d'espace à la roue. Conséquence : la dynamo est tombé en panne (plus possible de rouler de nuit ou de recharger le smartphone et d'avoir de la musique sur le vélo), et, pire, la roue s'est alors mise à frotter contre la pièce métallique qui tient les patins...Chaque jour un peu plus fort. Comme j'avais le vent dans le dos et que je pouvais toujours avancer j'ai continué avec un bruit qui imitait tantôt celui d'une locomotive à vapeur, tantôt celui d'une machine à coudre, d'une tronçonneuse ou d'un marteau piqueur, et de fortes vibrations dans la poignée gauche. Cela m'a beaucoup ralentit : un jour j'ai bataillé de l'aube au crépuscule dans ce vacarme insupportables, et malgré le vent dans le dos à la fin de la journée je n'avais fais que 55 kilomètres! Il a fallu se rendre à l'évidence et accepter l'aide de Rhys pour me conduire d'abord dans un camping à 100 kilomètres, puis à Darwin trois jours plus tard. Je reste maintenant quelques jours dans cette ville avant de prendre l'avion pour Bali et découvrir l'Indonésie. Restez branché sur ce blog, de nouvelles aventures palpitantes et de belles photos sont à venir!



Une très grosse pensée pour Laurence Merchie, voisine de mon papa et fidèle lectrice de ce blog qui nous a quitté bien trop tôt. J'aimais beaucoup recroiser son sourire lors de mes pauses hivernales. La vie est tellement injuste!

99 miams  [5 commentaires ]

Commentaires (cacher) :

De Gérard Martinez, il y a 8 ans (+ 25 miams) :     Bonjour florent, Tu parles de Clément et de ses folies, j'étais curieux d'aller voir son blog comme tu nous le conseilles, mais je n'ai pas su le trouver. Pourrais-tu nous donner plus de précisions...merci et bon voyage vers Bali. Gérard

De Florent, il y a 8 ans :     Bonjour Gerard oui c`est vrai j`ai oublie. C`est https://afleurdeselle.wordpress.com/ . Il y a beucoup de lecture et beaucoup a apprendre de ce blog. Bonne lecture et bon voyage!

De inconnu, il y a 8 ans :     coucou de Besancon où il y fait très chaud! Bon voyage et bonne visite en Indonésie Nadine

De Nico, il y a 8 ans :     Salut Flo je partage la tristesse de cette mauvaise nouvelle avec toi. Courage avec les soucis mecaniques. J'ai trop hâte de te lire en Indonésie. Comme dit le père : grosses bises :-) (un soucis Facebook?) Nico

De Clem , il y a 8 ans (+ 74 miams) :     Vu comme cela, Il a l'air sacrement fou le petit français de "Three ways" ^^ Joli récit au demeurant, bonne chance pour l'Indonésie maintenant !



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