Où suis-je?
23/06/2021 : Saint Claude, France.

Derniers commentaires
>>   Par gérard Martinez, le 19/07
       Salut Florent. Je me disais...
>>   Par Florent, le 16/07
       Bonjour Laurent...Pas encore...
>>   Par Gérard Martinez, le 11/06
       Bonjour Florent....
>>   Par Laurent Souchet, le 11/06
       Bientôt prêt pour...
>>   Par Florent, le 09/04
       Bonjour Gérard, oui...


Catégories :
>>Tour du monde (154)
>>Tour de France (83)
>>Suède (45)
>>Malte (7)

Tour du monde



Articles 21 - 25 / 154
3 4 5 6 7



Article du Jeudi 14 décembre 2017

19h33 - Etapes 806 – 824. Samarcande – Aktau (1798 kilomètres) (2/2)

[FR] (in english below)
(suite de l'article précédent) Après Noukous, j'avais 5 jours de désert jusqu'à la prochaine ville dans le pays suivant, le Kazakhstan. J'ai donc fait des réserves de carburant pour 5 jours : 15 pommes, 10 bananes, 5 oranges, 5 carottes, un bon kilo de riz, 5 oignons, 4 boites de maquereaux, beaucoup de fruits secs, 1kg de cerneaux de noix, 3 pains et 1kg de chocolat. Le soir, avant de partir, j'ai rencontré Yves, un voyageur suisse de Genève. Yves, Patrice et Reynald voulaient aller visiter Moynak, une ville qui était autrefois un port de pêche important au bord de la mer d'Aral. Ils étudiaient la possibilité d'y aller en taxi et j'ai complété pour faire une voiture de 4. Moynak n'était pas sur ma route initiale mais c'est un lieu très spécial. En chemin, le conducteur nous a arrêté dans divers lieux d'intérêt : un cimetière local typique, puis les ruines d'une forteresse du XIIe siècle. Enfin nous sommes arrivés à Moynak où nous avons d'abord vu un phare, puis une plage avec des coquillages et des épaves de bateaux. Mais pas d'eau, de vagues, de mouettes ou d'enfants qui jouent sur la plage. Il y a des endroits du monde où le silence est très lourd. Les revenus du coton étant supérieurs à ceux de la mer, les hommes ont consciemment choisi de détourner l'eau qui alimentait cette mer fermée à des fins d'irrigation, et de la faire disparaître. La mer d'Aral était il y a quarante ans la quatrième plus vaste réserve d'eau fermée au monde. Aujourd'hui il n'en reste quasiment plus rien, l'encyclopédie Wikipédia parlant même de cette mer au passé. En plus du désastre écologique, 10 000 emplois ont été perdus à Moynak. Ensuite nous avons fait deux heures de route dans l'autre sens puis le taxi m'a déposé avec mon vélo calé dans le coffre à un point qui m'avançait tout de même de 100 kilomètres sur ma route initiale. Après une nuit invité à dormir sur un canapé dans un marché local, j'ai remis le moteur en marche et remis les gaz. Direction la mer Caspienne. La route A340 faisait suite à la route A380. Pour un voyageur long courrier de mon espèce, qui s'allège avec le temps, passer de l'A380 à l'A340 fut une transition logique. La route de 1000 kilomètres vers Aktau au bord de la mer Caspienne, d'où je devais prendre un ferry pour Bakou, n'était pas en ligne droite. De la même manière que j'ai survolé le Groenland pour aller de Copenhague à Las Vegas, j'ai fait ici un long détour par 43 degrés de latitude nord avant de faire un virage à gauche pour descendre vers Aktau. Les distances étaient très longues, j'ai traversé des zones désertiques immenses balayées par des vents forts dans tous les sens. Mais, bien installé dans mon cockpit aux commandes de mon TX800, avec un moteur en très bon état et avec l'expérience des perturbations atmosphériques après 57 000 kilomètres de vol, je maîtrisais la situation. J'ai observé dans le désert de nombreux groupes de dromadaires et de chameaux. Une nuit, ce fut délicat car un groupe de 3 ou 4 dromadaires s'est approché très près de ma tente. J'ai eu peur que l'un se prenne les pieds dans les ficelles de la tente et ne tombe sur elle en l'endommageant et en me blessant. J'ai fait du bruit et les animaux ont pris peur et se sont enfuis en courant. Enfin, après 5 bivouacs consécutifs dans le désert, je suis arrivé à Aktau où j'ai atterri dans le port sans même attendre le feu vert de la tour de contrôle. Pas de ferry ce jour-ci seulement le lendemain matin, mais des problèmes techniques m'ont fait louper le ferry du lendemain et attendre une semaine pour le ferry suivant. J'ai pu finalement faire la traversée vers Bakou en Azerbaïdjan, en bonne compagnie avec une voyageuse française en sac à dos.

Etape 806. Samarcande - Charhin. 90 kms.
Etape 807. Charhin - Qiziltepa. 111 kms.
Etape 808. Qiziltepa - Bukhara. 71 kms.
Etape 809. Bukhara - Route A380. 133 Kms.
Etape 810. Route A380 - Route A380. 112 kms.
Etape 811. Route A380 - To'rtku'l. 131 kms.
Etape 812. To'rtku'l - Khiva. 80 kms.
Etape 813. Khiva - Route P160. 80 kms.
Etape 814. Route P160 - Noukous. 92 kms.
Etape 815. Noukous - Route A340. 79 kms.
Etape 816. Route A340 - Route A340. 130 kms.
Etape 817. Route A340 - Route E40. 125 kms.
Etape 818. Route E40 - Beyneu. 82 kms.
Etape 819. Beyneu – Route A33. 70 kms.
Etape 820. Route A33 - Route A33. 134 kms.
Etape 821. Route A33 - Route A33. 57 Kms.
Etape 822. Route A33 - Route A33. 77 Kms.
Etape 823. Route A33 - Route A33. 104 Kms.
Etape 824. Route A33 - Aktau. 40 kms.

[EN]
(folowing of last post) Then I had another 5 days of desert until the next refueling in the next country, Kazakhstan. I made fuel reserves for 5 days: 15 apples, 10 bananas, 5 oranges, 5 carrots, 1,2kg of rice, 5 onions, 5 boxes of mackerel, 1kg of nuts, lots of dried fruits, 3 breds and 1kg of chocolate. In the evening, before leaving, I met Yves, a Swiss traveler from Geneva. Yves, Patrice and Reynald wanted to go to Moynak, a town that was once an important fishing port on the edge of the Aral Sea, far from my route, but interesting. I completed the happy franch speaking group for a day of taxi with a guide. The guide stopped us in various places of interest: a cemetery, then the ruins of a fortress of the twelfth century, then Moynak where we first saw a lighthouse, then a beach with shells and wrecks of boats but no sea. The silence was heavy in this place. No sounds of seagulls, waves or children playing on the beach. Since cotton's incomes were higher than those of the sea, humans consciously chose to use irrigation to divert the water that fed this sea, and thus make it disappear. The Aral Sea was forty years ago the fourth largest closed water reserve in the world. In addition to the ecological disaster, 10,000 jobs were lost in Moynak. We then drove two hours in the other direction and then the taxi dropped me off with my bike put in the taxi at a point that still gave me 100 kilometers on my initial route. After a night of sleeping at a local market, I turned on the A340 that followed the A380. For a long-haul traveler like me, who lighten up over time, moving from the A380 to the A340 was a logical transition. The 1000 kilometer road to Aktau by the Caspian Sea was not in a straight line. In the same way that I flew Greenland from Copenhagen to Las Vegas, I made a long detour through 43 degrees north latitude before making a big left turn down to Aktau. The distances were very long, I crossed huge desert areas swept by strong winds in all directions. But well installed in my cockpit at the controls of my TX800, with a motor in very good state and with the experience of atmospheric disturbances after 57 000 kilometers of travel, I mastered the situation. I have seen many groups of dromedaries and camels in the desert. One night it was tricky because a group of 3 or 4 dromedaries approached very close to my tent. I was afraid that one of them would take his feet in the strings and fall on the tent, damaging it and injuring me. I made a noise and the animals got scared and ran away. Finally, after 5 consecutive nights of camping in the desert, I arrived in Aktau where I landed in the port without waiting for the green light of the control tower. No ferry this day only the next morning, but technical problems made me miss the ferry and wait a week for the next ferry. I was finally able to cross to Baku in Azerbaijan, in good company with a French girl travelling with a backpack.

0 miam  [1 commentaire]

Article du Lundi 4 décembre 2017

19h28 - Etapes 806 – 824. Samarcande – Aktau (1798 kilomètres) (1/2)

[FR] (in english below)
L'Ouzbékistan est un beau pays, mais avec une contrainte importante pour les voyageurs à vélo : tous les 3 jours maximum, il faut dormir dans un hôtel pour y être enregistré, ce qui est parfois difficile en raison de la distance entre les villes. De Samarcande à Boukhara, c'était 270 kilomètres. Après Boukhara, la prochaine ville était située à 380 kilomètres, ce qui est déjà plus difficile. 380 kilomètres à effectuer en 3 jours, soit une moyenne de 127 kilomètres par jour, par la route A380, une route au nom d'un avion de ligne européen, échec commercial, dans un pays dans lequel le jeu d'échecs est très populaire. Une coïncidence ? Je n'ai pas échoué dans cette tentative. Peu après le décollage à Boukhara, j'ai d'abord subi d'importantes turbulences pendant 100 kilomètres à cause d'une route en très mauvais état. Puis cela s'est amélioré avec une route toute neuve. J'ai traversé le désert du Kizilkoum en observant de nombreux écureuils de terre et leurs prédateurs : des renards, deux gros rapaces (probablement des aigles royals), un serpent, et sur une bande de deux kilomètres de long une étrange plante de la forme d'un mini-arbre, mais à la tige dure et creuse, semblant sortie tout droit de la préhistoire et dont personne n'a pu me dire le nom, certains locaux prétendant même qu'il n'y avait pas cela dans leur pays. J'ai atterri à To'rtku'l de nuit après 3 jours, mais aucun hôtel n'était habilité à enregistrer un étranger. Ils avaient même l'interdiction de m'héberger. Un hôtel m'a tout de même laissé dormir sans me déclarer et en me demandant de partir très tôt le lendemain par la porte arrière. Ensuite, j'étais en situation irrégulière, car non enregistré pendant 4 jours, et un peu perturbé, me demandant si j'allais accepter de payer une amende à la sortie du pays alors que j'étais en vélo, et ce qu'il se passerait si je refusais. Le jour suivant plutôt que de continuer ma route vers la prochaine ville qui était à 180 kilomètres ce qui aurait fait une nuit supplémentaire sans enregistrement, j'ai fait un grand virage à gauche pour aller à Khiva, une ville à 80 kilomètres dont j'avais déjà entendu des choses positives. J'y ai retrouvé Cléo et Mona, deux suissesses déjà rencontré à Samarcande. En Ouzbékistan, les routes des voyageurs se recroisent souvent, à cause des obligations d'enregistrement, du peu de choix pour de l'hébergement pas cher, des villes touristiques incontournables et de la forme du pays tout en longueur. Régulièrement, j'étais déjà connu quand j'arrivais dans une nouvelle ville. "Ah, c'est toi le cycliste français qui voyage depuis 4 ans en faisant un site de math ? J'ai entendu parler de toi dans telle ville, ravi de te rencontrer !". Après Khiva, ville avec un centre historique très typique, joli et intéressant j'ai rejoint Noukous où j'ai retrouvé deux voyageurs français : Reynald, déjà rencontré à Khiva, et Patrice, déjà rencontré à Tashkent puis Samarcande. Dans cette grande ville, je devais poster un courrier et des cartes postales et retirer de l'argent. Je n'ai pas pu trouver de bureau de poste, il y avait seulement des bureaux pour passer des appels téléphoniques et envoyer des télégrammes, ces petits messages codés que je pensais à jamais enfouis dans l'histoire voire la préhistoire des communications. Au alors il fallait chercher le "air service" de l'aéroport et j'ai abandonné. J'ai eu moins de difficultés pour retirer de l'argent, ce qui se fait en deux étapes : d'abord retirer un billet de 100 dollars puis le changer au guichet suivant contre 800 000 sums, la monnaie locale. M'ont-ils donné 8 billets de 100 000? Non. 80 billets de 10 000? Non plus, il ne faut pas rêver. La dame au guichet m'a échangé mon billet de 100 dollars contre 800 billets de 1000 sums qui valent chacun 10 centimes d'euro. L'Ouzbékistan n'utilise pas de grosses coupures, le plus gros billet que j'ai eu dans les mains en un mois est celui de 10 000 sums, soit un euro. Payer avec autant de petits billets est une galère, ainsi pour payer 8 plaques de chocolat cela m'a pris plus de temps pour payer que pour choisir les plaques, car il fallait que je compte 64 billets puis attendre que la caissière les recompte de son côté. Les habitants ont développé une certaine technique pour compter les billets et ont une très grande dextérité, je pense qu'ils sont les champions du monde pour cela. Ce fut plus simple ensuite pour payer les deux nuits dans la "conférence room" de l'hôtel (24 euros) car les billets étant rangés par liasses de 100, j'ai du juste donner deux liasses et compter 40 billets. De son côté, l'hôtel était équipé d'une machine pour compter les billets à une vitesse fulgurante.

[EN]
Uzbekistan is a beautiful country, but with an important constraint for cyclists: every 3 days maximum, you have to sleep in a hotel to be registered, which is sometimes difficult because of the distance between cities. From Samarkand to Bukahra it was 270 kilometers. After Bukhara, the next town was 380 kilometers away, which is more difficult. 380 kilometers to be made in 3 days, an average of 127 km per day, by the A380 road in the name of a European airliner, big commercial failure, in a country in which the game of chess is very popular. (failure and chess transslate in a same word “échec” in french). A coincidence ? I did not fail in this attempt. Shortly after takeoff in Bukhara, I first suffered severe turbulence for 100 kilometers because of a road in very bad condition. Then it improved with a brand new road. I crossed the Kizilkum desert observing many ground squirrels and their predators: foxes, two large raptors (probably golden eagles), a snake, and on a two-kilometer long band a strange plant of the form of a mini-tree, but the stem hard and hollow, seeming straight out of prehistory and which no one could tell me the name, some locals even claiming that there was not that in their country . I landed at To'rtku'l by night after 3 days, but no hotel was allowed to register a stranger. They were even forbidden to shelter me. One hotel still let me sleep without declaring myself and asking me to leave very early the next day through the back door. Then, I was in an irregular situation, because I was not registered for 4 days, and a little disturbed, wondering if I would accept to pay a heavy fine when leaving the country while I was cycling, and what it would happen if I refused. The next day, rather than continue on my way to the next city that was 180 kilometers away, which would have made an extra night without registration, I made a big left turn to go to Khiva, a city 80 kilometers away, wich i had already heard positive things. I found Cléo and Mona, two Swiss girls already met in Samarkand. In Uzbekistan, travelers' roads often cross again, due to registration requirements, lack of choice for cheap accommodation, unmissable tourist cities and the long form of the country. Regularly, I was already known when I arrived in a new city. "Ah, it's you the French cyclist who has been traveling for 4 years doing a math website, I heard about you in such a city, nice to meet you!" After Khiva, a city with a very typical, pretty and interesting historical center I joined Nukus where I found two French travelers: Reynald, already met in Khiva, and Patrice, already met in Tashkent then Samarkand. In this big city, I had to post a mail and postcards and withdraw money. I could not find a post office, there were only offices to make phone calls and send telegrams, those little coded messages that I thought would never be buried in history - even the prehistory of communications. At the time it was necessary to look for the "air service" of the airport and I gave up. I had less trouble withdrawing money, which is done in two steps: first withdraw a $ 100 bill and then change it at the counter later for 800,000 sums, the local currency. Did they give me 8 100,000 bills? No. 80 of 10,000? No, do not dream. The lady at the ticket office exchanged my $ 100 banknotes for 800 1000-sums banknotes, each worth 10 euro cents. Uzbekistan does not use large denominations, the biggest banknotes I had in my hands in a month is 10,000 sums (one euro). Paying with so many small notes is a hassle, so to pay 8 chocolate plates it took me longer than to choose the plates, because I had to count 64 banknotes and then wait for the cashier to recount on his side. The locals have developed a certain technique to count the banknotes and have a great dexterity, I think they are the world champions. It was easier to pay both nights in the "conference room" of the hotel (24 euros) because the banknotes are arranged in bundles of 100, I just give two bundles and count 40 tickets. For its part, the hotel was equipped with a machine to count the banknotes at a blazing speed.

0 miam  [6 commentaires ]

Article du Jeudi 23 novembre 2017

08h06 - Etapes 798 – 805. Bichkek – Samarcande (699 kilomètres)

[FR]
Je suis resté deux semaines à Bichkek, capitale du Kirghizistan, afin de demander et d'obtenir les visas iranien et ouzbek, passant les journées à faire du développement web sur l'ordinateur, à jouer au ping-pong et à boire des bières avec les autres voyageurs de la "friends guest house". Il y avait beaucoup de voyageurs à vélo et beaucoup de voyageurs français aux histoires toutes plus belles et les unes que les autres. L'auberge était idéalement située à côté du grand bazar de la ville. En Asie centrale, les bazars sont des immenses marchés extérieurs permanents couverts par des structures métalliques ouvertes, dans lesquels on trouve de tout. Le bazar de Bichkek était magnifique, immense, et les prix incroyablement bas. Par exemple, les framboises et les fraises étaient à 1,2 euro le kilo, soit 10 fois mois cher qu'en France pour les framboises. Cela tombait bien, car j'adore les framboises ! J'ai acheté tous les jours 500 grammes de framboises, 500 grammes de fraises et un petit pot de crème et j'ai mangé du matin au soir des mélanges de fruits rouges frais broyées dans de la crème fraîche et du sucre en poudre. Après Bichkek, j'ai continué la route vers l'ouest, et non pas vers l'est vers le Japon comme initialement prévu, car la Chine ne délivre plus depuis cette année de visas touristiques depuis ses ambassades d'Asie centrale, et le visa touristique russe ne peut être demandé que depuis la France. J'ai choisi un itinéraire pour retourner en Iran et continuer d'explorer ce beau pays, voir les principaux endroits touristiques que j'ai tous loupés en traversant par le nord en juillet, avant de prendre un ferry pour Dubaï puis un vol vers la France avant noël. Comme en juillet, je n'ai pas demandé le visa turkmène, à l'issue très incertaine pour un visa de transit de seulement 5 jours. J'ai préféré faire un long détour pour rejoindre l'Iran par l'Azerbaïdjan après un ferry sur la mer Caspienne depuis le Kazakhstan. La route vers Tachkent, capitale de L'Ouzbékistan m'a fait passer 5 jours dans le sud du Kazakhstan, les paysages furent constitués d'immenses plaines avec des herbes basses et sèches, un vue sur les montagnes au sud, et toujours quelques rencontres intéressantes avec les locaux. Je suis monté à deux reprises dans des voitures qui m'ont proposé de m'avancer de quelques kilomètres pour des raisons diverses (pluie et froid, route interdite aux cyclistes) et un soir j'ai aussi été invité à dormir dans un hôtel en rénovation tenu par des ouvriers très sympathiques qui m'ont offert à manger et un lit. Ils m'ont offert beaucoup de verres de vodka, dans ce pays, il faut faire attention à ne jamais avoir le verre vide sinon ils le remplissent de suite et on peut vite être saoul. Ils prennent la vodka avec des légumes frais ou du pain trempé dans une sauce épicée à la tomate, c'est intéressant et bon. J'ai ensuite passé la frontière Ouzbèque, sa capitale Tashkent et fait route vers la très touristique Samarcande, ancienne étape majeure de la route de la soie, et donc très riche avec des beaux bâtiments des années 1400/1500/1600. Il fut difficile de trouver des endroits pour bivouaquer à cause de l'agriculture intensive (coton) de l'irrigation, des plaines sans relief et de l'urbanisation. Une nuit, alors que je franchissais une barrière de sécurité pour aller planter ma tente dans le contrebas de la route, j'ai été attrapé par un policier qui m'a dit que je ne pouvais pas dormir là et m'a trouvé quelqu'un pour m'héberger dans le village suivant. Encore un gars bien sympa qui m'a tout offert, je garderai de lui réflexion identique à celle des ouvriers kazakhs quelques jours plus tôt : "aux USA, il y a des tueries de masse et des ouragans, au Japon il y a des tremblements de Terre, en Asie il y a des tsunamis, en Europe il y a des migrants, en France et il y a le terrorisme : nous en Ouzbékistan, nous n'avons jamais aucun problème. Ils sont fiers de leurs boxeurs qui ont rapporté des médailles olympiques de Rio, de leurs champions d'échecs, et vivent heureux avec peu de moyens. J'ai ensuite poursuivi ma route. Mon arrivée à la nuit tombante sur le boulevard périphérique de Samarcande fut stoppée par un policier qui a traversé la route pour me confisquer mon appareil photo alors que je venais de photographier une énorme pancarte avec le mot Samarcande dessus. Il m'a dit que c'était interdit de prendre cette pancarte en photo et que je pouvais seulement photographier la pancarte suivante, ce qu'un piéton m'a confirmé. Le policier a fait venir son collègue puis a commencé à me parler de dollars et de prison, dessinant des barreaux avec ses doigts et mimant une clé qui tourne dans une serrure pour se faire comprendre, son niveau d'anglais étant inférieur à mon niveau de russe, lui-même très proche du niveau zéro. M'envoyer en prison pour une photo de Samarcande, ville touristique par excellence, alors que j'avais un visa touristique en règle ? La situation embarrassante a bien duré une vingtaine de minutes. Je ne parvenais pas à m'en défaire, je les ai suspectés d'être des faux policiers et je me voyais bien mal embarqué, mais finalement, ils ont fini par effacer mes photos dérangeantes, comme je leur avais initialement réclamé et m'ont laissé partir. En partant, ils m'ont expliqué qu'en plus de prendre ce panneau officiel de Samarcande, ce qui était interdit, j'avais pris en photo un petit radar qui était fixé sur un projecteur qui éclairait le panneau, et avec lequel ils faisaient des contrôles de vitesse. J'ai pu ensuite reprendre la route vers le centre de Samarcande.

Etape 798. Bishkek - Mynkazan. 96 kms.
Etape 799. Mynkazan – Taraz (+voiture env 70km). 75 kms.
Etape 800. Taraz - Shakpakbaba. 80 kms.
Etape 801. Shakpakbaba - Shymkent. 95 kms.
Etape 802. Shymkent – Tashkent (+voiture env 80km). 33 kms.
Etape 803. Tashkent - Daehqonobod. 84 kms.
Etape 804. Daehqonobod - Jizzax. 130 kms.
Etape 805. Jizzax - Samarcande. 106 kms.


[EN]
I stayed two weeks in Bishkek, capital of Kyrgyzstan, to request and obtain the Iranian and Uzbek visas, spending the days doing web development on the computer, playing tennis table and drinking beer with other travelers from the "friends guest house". There were a lot of bike travelers and a lot of French travelers with stories all the more beautiful and each other. The hostel was ideally located next to the big bazaar of the city. In Central Asia, the bazaars are huge permanent external markets covered by open metal structures, in which one finds everything. The Bishkek Bazaar was beautiful, huge, and the prices incredibly low. For example, raspberries and strawberries were at 1.2 euros per kilo, which is 10 times less expensive than in France for raspberries. It was good because I love raspberries! I bought every day 500 grams of raspberries, 500 grams of strawberries and a small jar of cream and I ate from morning till night mixtures of fresh red fruits crushed in cream and powdered sugar. After Bishkek, I continued the route westward, not eastward to Japan as originally planned, since China has not issued tourist visas since this year from its Central Asian embassies, and Russian tourist visa can only be requested from France. I chose a route to return to Iran and continue to explore this beautiful country, see the main tourist spots that I missed while crossing the north in July, before taking a ferry to Dubai and a flight to the France before christmas. As in July, I did not apply for the Turkmen visa, at the end very uncertain for a transit visa of only 5 days. I preferred to make a long detour to reach Iran via Azerbaijan after a ferry on the Caspian Sea from Kazakhstan. The road to Tashkent, the capital of Uzbekistan made me spend 5 days in southern Kazakhstan, the landscapes consisted of huge plains with low grass and dry, a view of the mountains to the south, and always a few meetings interesting with locals. I went twice in cars that offered me to advance a few kilometers for various reasons (rain and cold, road forbidden for cyclists) and one night I was also invited to sleep in a hotel in renovation held by very nice workers who offered me food and a bed. They offered me lots of glasses of vodka, in this country you have to be careful never to have the empty glass or they fill it up right away and you can get drunk. They take vodka with fresh vegetables or bread dipped in a spicy tomato sauce, it's interesting and good. I then crossed the Uzbek border, its Tashkent capital, and traveled to the very touristy Samarkand, a major milestone of the Silk Road, and therefore very rich with beautiful buildings from the 1400/1500/1600 years. It was difficult to find places to camp because of intensive agriculture (cotton) irrigation, low-lying plains and urbanization. One night, as I was crossing a security fence to pitch my tent down the road, I was caught by a policeman who told me that I could not sleep there and found someone one to house me in the next village. Another very nice guy who gave me everything, I will keep his reflection identical to that of Kazakh workers a few days earlier: "In the US, there are mass killings and hurricanes, in Japan there are hearthquakes, in Asia there are tsunamis, in Europe there are migrants, in France and there is terrorism, in africa there is ISIS: we in Uzbekistan, we never have any problem. They are proud of their boxers who reported Rio's Olympic medals, their chess champions, and live happily with few money. Tthen I went on my way, and my arrival at nightfall on the Samarkand ring road was stopped by a policeman crossing the road, to confiscate my camera when I had just photographed a huge sign with the word Samarcande on it. He told me that it was forbidden to take this sign in photo and that I could only photograph the next sign, which a pedestrian confided to me The policeman summoned his colleague and then began to talk to me about dollars and jail, drawing bars with his fingers and mimicking a key that turns in a lock to make himself understood, his level of English being lower than my Russian level, itself very close to the zero level. Send me to jail for a photo of Samarkand, a tourist city par excellence, when I had a tourist visa in order? The embarrassing situation lasted about twenty minutes. I could not get rid of them, I suspected them to be fake policemen and I could not see myself on board, but eventually they ended up erasing my disturbing photos, as I had originally requested them to do. On leaving, they explained to me that in addition to taking this official sign of Samarkand, which was forbidden, I had photographed a small radar which was fixed on a projector which illuminated the panel, and with which they made speed checks. I was able to drive back to the center of Samarkand.

0 miam  [2 commentaires ]

Article du Jeudi 9 novembre 2017

20h12 - Etapes 783 – 797. Frontière Kirghizistan – Bichkek (833 kilomètres) (3/3)

[FR]
(suite de l'article précédent)
Désormais seul et malade loin de toute présence humaine, sans eau potable et avec un très haut col à franchir, j'ai ramassé du bois au sol, fait un feu, fait bouillir l'eau d'un torrent, laissé infuser du thé népalais dedans et planté ma tente à 11 heures du matin car je me sentais incapable de franchir cet obstacle. Parfois, il faut savoir écouter son corps. Une fois mon matelas posé au sol, je me suis allongé et me suis rapidement endormi. Au réveil deux heures plus tard, je me sentais mieux. J'ai replié la tente, refait un feu pour rendre potable un litre d'eau -capacité maximale de ma popote- et j'ai attaqué l'ascension. Les mesures précises sur Google Earth effectuées après coup indiquent une montée de 5,3 kilomètres à 16,5% et non pas 4 kilomètres à 25% comme je l'avais calculé d'après les données erronées de ma carte openstreet map qui montrait une ligne droite alors qu'il y avait quelques lacets. Ce fut néanmoins suffisamment pentu, sur un chemin caillouteux, pour obliger Tarus et Mimile -je l'ai appris plus tard- à enlever leurs sacoches et à monter à pied en deux fois sur de longues portions, la difficulté étant trop importante pour pousser les vélos chargés à la main. Malgré la maladie, mais avec un vélo beaucoup plus léger, j'ai pour ma part réussi à franchir le col en poussant le vélo en une seule fois, mais au prix de terribles efforts et de longues pauses pendant lesquelles je voyais avec peur ma réserve d'un litre de thé s'amenuiser de plus en plus. Il n'y avait plus de torrent ni de bois ou matière à brûler le long du chemin, je devais donc faire des pauses pas trop longues et surtout prier fort pour que de l'autre côté je puisse retrouver à la fois un torrent et du bois pour refaire de l'eau potable. C'est donc avec beaucoup de stress que j'ai monté la fin du col avec peut-être l'instinct de survie qui m'a donné les forces nécessaires pour en finir avec les dernières pentes. La descente ne fut pas une récompense. Les cailloux étaient parfois de grosse taille, m'obligeant encore à marcher, mais après deux ou trois heures de descente je suis finalement tombé sur un torrent avec des arbres à proximité et j'ai pu me refaire du thé et planter la tente. Le lendemain à l'aube, j'ai discuté avec un berger qui montait à pied avec ses moutons et ses vaches. Je n'avais pas vu d'humains depuis 10 heures la veille et ce fut une rencontre très spéciale car il était particulièrement étonné de voir un cycliste ici, tout comme moi j'étais étonné de le rencontrer dans un endroit si isolé à une heure si matinale. J'ai fait un nouveau feu pour faire bouillir un litre d'eau puis j'ai continué la descente. Une descente parfois périlleuse à flanc de montagne. À un moment donné, le chemin était coupé par un éboulement, au milieu d'une forte pente. Deux jours après une chute, ce fut bien difficile de passer ce nouvel obstacle et de faire plusieurs voyages en escaladant l'éboulement en portant les sacoches les unes après les autres puis le vélo en tentant de rester en équilibre et sans jamais regarder en bas. En bas, justement, j'ai fini par y arriver, en un seul morceau, vivant, et avec mon cher vélo, et c'est alors qu'un nouvel obstacle a surgit: une rivière puissante dont le pont était détruit par le courant. J'ai du une nouvelle fois enlever les sacoches et j'ai fait plusieurs voyages pour escalader les restes du pont en béton en prenant garde de ne pas glisser dans l'eau, car le courant m'aurait emporté. Sur le chemin de la descente, j'ai rencontré un deuxième humain, un cavalier qui montait à cheval en tenant une bouteille de vodka à la main. Il semblait avoir beaucoup d'alcool dans le sang, mais j'ai réussi à m'en débarrasser sans trop de difficultés. J'en ai rencontré ensuite un autre en bien meilleur état de l'autre côté du pont près d'une ferme entourée de champs de cannabis. Puis au lieu de continuer en ligne droite sur la montagne suivante (500 mètres de dénivelé) j'ai bifurqué à gauche pour suivre la rivière jusqu'à la route M41 et un hôtel à 40 kilomètres. Cela faisait une distance de 60 kilomètres au lieu de 15 pour arriver au même endroit, mais à ce moment-là, je rêvais vraiment du confort d'un hôtel. Le long de cette route terreuse de meilleure qualité, j'ai refait du feu pour un nouveau litre de thé et rencontré un quatrième humain, un nouveau kirghize à cheval qui revenait à la ferme avec un sac rempli de bouteilles de vodka. Celui-là était complétement saoul mais encore assez lucide pour m'inviter à partager sa boisson préférée. Il fallu beaucoup de temps pour que je parvienne à me défaire de lui, car il ne voulait pas que je parte et était accompagné par deux gros chiens. Quand j'ai finalement rejoint la route M41 et la civilisation, j'étais assoiffé et j'ai rapidement croisé deux cyclistes qui m'ont offert de l'eau puis j'ai atteint l'hôtel le soir comme prévu. Je rêvais d'une douche et de confort, mais il n'y avait ni douche, ni eau courante, ni wifi, l'électricité fut longuement coupée et il y avait une odeur nauséabonde à 20 mètres autour des toilettes sèches qui étaient à l'extérieur. 3 euros la nuit, cela ne valait pas plus. Ensuite j'ai pris la direction de la capitale Bichkek, j'ai dû franchir encore deux gros cols. Un jour je suis monté pendant 70 kilomètres sans interruption du matin au soir puis à 5 kilomètres du sommet à la nuit tombante j'ai été invité par une famille vivant dans une yourte isolée près de la route. Ce fut l'occasion de découvrir de l'intérieur la culture ancestrale kirghize : un très bon moment dans un très bel endroit en très bonne compagnie. J'ai été étonné par la connaissance de la culture française du grand-père, qui me citait Jules Verne et Victor Hugo (des ouvrages ont été traduits en russe), et des kirghizes en général car deux jours plus tôt on m'avait déjà parlé de Patricia Kaas. Ils connaissent également un acteur français au gros nez dont ils ont oublié le nom et qui vit désormais en Russie. La yourte était chauffée au feu des excréments du bétail, la structure en bois était magnifique, tout comme les tapis colorés sur les murs et les gens à l'intérieur. Le père de famille remuait un mélange liquide dans un haut réceptacle en bois. Je ne me suis pas risqué à boire sa préparation, certainement encore du lait de jument frais ou peut-être fermenté ou une autre de leurs préparations locales qui m'auront déjà rendu malade à plusieurs reprises au Kirghizistan. J'ai quitté cette belle famille de la montagne, descendu pendant 100 kilomètres, remonté 1300 mètres de dénivelé avec de grosses pentes puis redescendu pendant 80 kilomètres de l'autre côté dans une belle vallée et enfin arrivé à Bichkek à 600 mètres d'altitude où j'ai fait deux semaines de pause et de récupération dans un endroit formidable avec de l'excellente compagnie.

Etape 783. Route M41 - Route M41. 52 kms.
Etape 784. Route M41 - Gul'cha. 72 kms.
Etape 785. Gul'cha - Osh. 84 kms.
Etape 786. Osh - Myrza-Aryk. 48 kms.
Etape 787. Myrza-Aryk - Suzak. 62 kms.
Etape 788. Suzak - Arlsanbob. 70 kms.
Etape 789. Arlsanbob – Forêt Arsanbob. 11 kms.
Etape 790. Forêt Arsanbob - Kyzyl-Unkyur. 24 kms.
Etape 791. Kyzyl-Unkyur – Chemin Kirghize. 8 kms.
Etape 792. Chemin Kirghize - Chemin Kirghize. 25 kms.
Etape 793. Chemin Kirghize – Hotel Lac Toktogul. 42 kms.
Etape 794. Hotel Lac Toktogul - Toktogul. 64 kms.
Etape 795. Toktogul – Route M41. 59 kms.
Etape 796. Route M41 - Route M41. 88 kms.
Etape 797. Route M41 - Bishkek. 124 kms.

[EN]
I went a little further, picked up some wood, made a fire to boil the water of the torrent, brewed Nepalese tea and planted my tent at 11 am because I did not feel able to pass this high pass. Once put my air matress I leaned over and quickly fell asleep. Waking up two hours later it was a little better. So I packed the tent, made another fire to make a liter of water drinkable - maximum capacity of my pot – from a torrent and I attacked the ascent. Afterwards, precise measurements on Google Earth indicate a rise of 5.3 kilometers to 16.5% and not 4 kilometers to 25%, the straight line of 4 kilometers on my Open Street Map map being wrong. Nevertheless, it was a difficult climb, on a stony path, enought difficult to force Tarus and Eric - I learned it later - to take off their saddlebags and walk twice in long portions, the difficulty being too high for push the bike by hand. Despite the illness but with a much lighter bike I managed to cross the pass by pushing the bike at one time but at the cost of terrible efforts and long breaks during which I saw my reserve of a liter of tea going down and down. There was no more torrent or wood along the way, so I had to take breaks not too long and especially pray so that on the other side I can find both a torrent and wood to redo drinking water. So it was with a lot of stress that I climbed the end of the pass with maybe the instincts of survival that gave me the necessary forces to finish with the last slopes. The descent was not a reward because the stones were sometimes of big size, still forcing me to walk but after two or three hours of descent I finally found a torrent with trees nearby and I could remake the tea and pitch the tent. The next day at sunrise I spoke with a shepherd who was walking with his sheep and cows, I had not seen humans since 10 am the day before and it was a very special meeting because he was particularly astonished to see a cyclist here, just like me I was surprised to meet him in such a isolated place at such an early hour. I made a new fire to boil a liter of water and then continued the descent. At one point the path was cut by a landslide, on the side of a very high and steep mountain. Two days after a terrible fall it was difficult to pass this new obstacle and make several trips by climbing the landslide by carrying the bags one after the other then the bike trying to stay in balance and without looking down. Down, I ended up getting there, in one piece, alive, and with my dear bike but it was still necessary to cross a new obstacle: a river whose bridge was destroyed by the current. I took the saddlebags again and made several trips to climb the remains of the concrete bridge, taking care not to slip into the water, because the powerful current would have taken me. On the way down I was slowed by a horse rider who was going up the road holding a bottle of vodka in his hand, he looked well drunk but I was able to get rid of it without much difficulty. I met another in much better condition and much more fun on the other side of the bridge near a farm and cannabis fields. Then instead of going up on the next mountain (500 meters of climbing) I chose to make a long detour to follow the downhill river and go to find the M41 road and a hotel at 40 kilometers. On this better road I fired up a new liter of tea and met a new Kyrgyz horse who was coming back to the farm with a bag filled with bottles of vodka. Particularly drunk he wanted to give me vodka and it took a long time for me to get rid of it because it was also accompanied by two big dogs and didn't want me to leave. When I finally joined the road and the civilization I was really thirsty and I quickly crossed two bagged cyclists who spun me water and I reached the hotel at night as planned. I dreamed of a shower and comfort but there was no shower or running water or wifi, the electricity was often cut off and there was a stench 20 meters around the dry toilets that were outside. 3 euros the night anyway. Then to reach the capital Bischkek by the road there were still two big passes, one day I climbed 70 kilometers without interruption from the morning to the evening and 5 kilometers from the summit at nightfall I was invited by a living family in an isolated yurt near the road. It was an opportunity to discover Kyrgyz ancestral culture from the inside: a very good moment in a very beautiful place in very good company. I was amazed by the knowledge of the French culture of the grandfather, who quoted me french writers Jules Verne and Victor Hugo (books have been translated into Russian), and Kyrgyz in general because two days earlier I had also heard of french singer Patricia Kaas and they also know a French actor with big nose and who now lives in Russia. The yurt was heated with fire from the excrement of cattle, the wooden structure was beautiful, as well as the colorful rugs on the walls. The father was stirring a liquid mixture in a high wooden receptacle, I did not risk drinking his preparation, it was certainly still fresh mare milk or perhaps fermented or another of their local preparations that made me sick several times in Kyrgyzstan. I left this beautiful family of the mountain, descended for 100 kilometers, climbed 1300 meters of elevation with big slopes and then went down again on the other side and arrived in Bishkek where I spent two weeks in a great place with excellent company.



0 miam  [0 commentaire]

Article du Mercredi 8 novembre 2017

17h58 - Etapes 783 – 797. Frontière Kirghizistan – Bichkek (833 kilomètres) (2/3)

[FR]
(suite de l'article précédent) Dans la forêt d'Arslanbob, il n'y avait plus de route, juste un chemin. Une forte pente et un mauvais revêtement m'obligeaient régulièrement, ainsi que mes camarades Tarus et Mimille (Eric), à pousser les vélos. Nous avons dormi dans cette étrange forêt, avons été dérangés par des policiers très mal attentionnés et qui devraient beaucoup s'ennuyer, puis le lendemain nous avons continué dans une descente encore plus délicate que la montée car nous avons pris des mauvais chemins et car à un moment donné le chemin n'est devenu plus qu'un sentier invisible avec plein de pièges. À plusieurs reprises nous avons dû ôter les sacoches pour éviter de tomber dans des gros trous ou pour traverser une zone boueuse. Même un VTT n'aurait pas pu passer. Sur la fin de cette périlleuse descente j'ai quitté mes amis pour me risquer dans un chemin plus direct en suivant le lit d'un torrent, j'ai traversé le torrent glacial à pied à plusieurs reprises et porté le vélo de nombreuses fois. Arrivé en bas, à l'approche d'un village, j'ai retrouvé un véritable sentier et je me suis naturellement détendu. Alors que j'avançais tranquillement vers le village en criant victoire mon pied gauche à dérapé dans un ravin, m'emportant dans une chute libre de 3 à 5 mètres de haut sur une pente à 60-70% environ. J'ai réussi à arrêter cette chute folle en m'accrochant à des herbes et en me blessant un doigt mais le vélo qui est parti en même temps n'a pas eu cette possibilité et a dégringolé avec les sacoches sur 10 à 20 mètres de haut en s'arrêtant juste à un mètre de la grosse rivière qui était en bas. Bilan pas trop grave : des égratignures superficielles un peu partout pour moi et pour le vélo qu'un villageois a réussi à récupérer avant l'arrivée de Tarus et Éric 20 minutes plus tard, il s'en est bien sorti aussi avec juste un plastic cassé de l'indicateur de vitesse, une popote complètement défoncée, une grosse rayure sur l'écran de mon smartphone et la structure principale de mon panier avant brisée. Je fus néanmoins choqué par cette chute libre et les pires souvenirs du passé sont remontés. La nuit suivante j'ai fait des cauchemars. Ah la la que d'émotions mais ce n'était pas complètement terminé car le plus dur restait à venir. En effet après ce village nous devions franchir un col passant de 1500 mètres à 3000 mètres d'altitude avec à la fin 4 kilomètres à 25% sur un chemin dont nous ignorions tout. Mimille et Tarus furent des bons compagnons avec beaucoup de qualités pour affronter ces épreuves. Mimille est un savoyard qui connaît bien la montagne et Tarus est un voyageur qui possède une bonne expérience des voyages à vélo (tous les ans il laisse sa copine pendant ses vacances pour aller vivre des aventures en tous genres en solo) et qui a de plus des bonnes notions de langue russe et un esprit agréable très positif, aventurier et ouvert. Un français libre et heureux, qui sort du lot et comme on en rencontre régulièrement à l'étranger (mais avec lequel j'avais quand même des différences notoires). Aussi avec la longue durée du trajet ensemble (Mimille 27 jours, Tarus 13 jours) sont apparues des différences dans la façon de voyager de chacun car comme vous le savez sans doute je parcours le monde à vélo tout en développant une entreprise en France ce qui demande beaucoup d'organisation et de rigueur alors que mes camarades (en vacances d'été pour l'un, en année sabbatique pour l'autre) étaient à 100% dans le Voyage et la Vadrouille. Le matin suivant, après deux étapes trop courtes de 11 et 24 kilomètres de long, et après mes heures de bureau matinales je les ai longuement attendu pour partir, sans trop comprendre pourquoi, puis deux heures et 8 kilomètres plus loin nous terminions déjà l'étape à 13 heures à cause d'un risque d'orage, allant trouver refuge chez une famille de bergers, y étant invité à manger et à y passer la nuit. Le jour suivant en revanche il fallait mettre le réveil à 6 heures et à 7 heures nous étions d'attaque sur le petit chemin de montagne. J'étais de nouveau malade et au manque d'appétit et à la diarrhée de la veille se sont ajoutés pour moi une terrible fatigue qui m'essoufflait et m'obligeait à faire une pause tous les 50 mètres, ainsi que des ballonnements et nausées très désagréables. En meilleure condition physique, Mimille et Tarus sont partis devant et je ne les ai plus revu, ils ne pouvaient pas m'attendre car Tarus avait son vol retour vers la France trois jours plus tard. Je me alors suis retrouvé seul isolé dans ces montagnes géantes, malade, avec un col de 4 kilomètres à 25% à franchir et sans eau potable car j'étais dépendant d'eux pour l'eau depuis que mon filtre à eau ne marchait plus (suite au prochain épisode).

[EN]
(continuation of the preceding article) In the Arslanbob forest, there was no more road, just a path. A steep slope forced me regularly, as well as my caramades Tarus and Mimille (Eric), to push the bikes. We slept in this strange forest, were disturbed by some very bad policemans who should be very bored, then the next day we continued on a descent even more hard than the climb because we took the wrong paths and because at one point the path has become an invisible path with many traps. On several occasions we had to remove the bags to avoid falling in big holes or to cross a muddy area. Even an mountain bike could not have passed. On the end of this perilous descent I left my friends to risk me in a more direct way following the bed of a torrent, I crossed the icy torrent on foot several times and carried the bike many times. Arrived at the bottom, near a village, I found a real trail and I naturally relaxed. As I walked quietly to the village, shouting victory, my left foot skidded into a ravine, taking me in a free fall of 3 to 5 meters high on a slope to 60-70% approximately. I managed to stop this crazy fall by clinging to herbs and injuring my finger but the bike that left at the same time did not have this possibility and felt with the saddlebags on 10 to 20 meters of high stopping just one meter from the big river that was down. Superficial scratches everywhere for me and for the bike that a villager managed to recover before the arrival of Tarus and Eric 20 minutes later, he also did well with just a plastic broken of the speedometer, a broken pot, a big scratch on the screen of my smartphone and the main structure of my front basket broken. However, I was shocked by this free fall and the worst memories of the past have come back. The next night I had nightmares. What a emotion but it was not completely finished because the hardest was yet to come. Indeed after this village we had to cross a pass passing from 1500 meters to 3000 meters of altitude with at the end 4 kilometers to 25% on a way of which we did not know everything. Mimille and Tarus were good companions with many qualities to face these days. Mimille is a savoyard who knows the mountain well and Tarus is a traveler who has a good experience of cycling trips (every year he leaves his girlfriend during his vacation to go on adventures of all kinds solo) and who has more good Russian language skills and a very positive, adventurous and open mind. A free and happy French (but with which I still had noticeable differences). Also with the long duration of the journey together (Mimille 27 days, Tarus 13 days) appeared differences in the way of traveling of each because as you might know I travel the world by bike while developing a company in France which requires a lot of organization and rigor while my friends (on a summer vacation for one, in a sabbatical year for the other) were 100% in the Travel. The next morning, after two short steps of 11 and 24 kilometers long, and after my morning office hours I waited a long time for them to leave, without really understanding why, then two hours and 8 kilometers further we already finished the stage at 1pm because of a risk of storm, going to find refuge in a family of shepherds, being invited to eat and spend the night. The next day however we had to put the alarm clock at 6 o'clock and at 7 o'clock we were on the small mountain path. I was sick again and the lack of appetite and diarrhea the night before added to me a terrible tiredness that was shortening me and forced me to take a break every 50 meters, as well as bloating and nausea very unpleasant. In better physical condition, Mimille and Tarus went ahead and I did not see them again, they could not wait for me because Tarus had his flight back to France three days later. I found myself alone isolated in these giant mountains, sick, with a pass of 4 kilometers to 25% to cross and without drinking water because I was dependent on them for the water since my water filter no longer worked (following of the story in the next post).

0 miam  [4 commentaires ]