[FR]
Entre le Tajikistan et le Kirghizistan la zone neutre de 20 kilomètres de descente entre les deux frontières fut de toute beauté. En dessous de sommets enneigés culminant à 7000 mètres d'altitude, la route sillonnait dans des montagnes rocheuses jusqu'à atteindre une étonnante vallée plus large et de plus faible pente. Les montagnes sont devenues multicolores, le lit de la rivière dont l'eau glaciale était une grande pureté était tapissé de galets également multicolores, telles des pierres précieuses. La rivière était alimentée par de petits affluents dont l'eau pouvait parfois être rouge. Le ciel était bleu. Assurément un coin de paradis. La route franchit ensuite la frontière Kirghize et le spectacle perdura jusqu'à arriver dans une plaine agricole plus banale. C'est 26 kilomètres après la frontière, et 14 kilomètres avant le premier village, Sari-Tash, que j'ai rencontré mon premier kirghize : Nourkoutane, un enfant isolé âgé de 12 ans qui tenait un âne au bout d'une corde et qui m'a barré la route avec son âne pour que je m'arrête. De la même manière que le petit prince aurait demandé de dessiner un mouton, ses premières paroles ont consisté à me demander un stylo. J'ai pris un stylo dans la poche avant de ma sacoche avant accrochée sur mon panier avant, et lui ai donné. Puis il m'a demandé un "notebook". J'ai sorti mon cahier de la pochette informatique/bureau de ma sacoche arrière-gauche et lui ai tendu. Mais il n'en a pas voulu. Il a alors sorti de son sac à dos une boite de conserve rouge et l'a posé dans mon panier. J'ai pris la boite dans ma main et j'ai lu les inscriptions suivantes : "Les petites sardines...A l'huile d'olive vierge extra...Pêchées en Méditerranée...A consommer jusqu'en 2021...PREPAREES EN BRETAGNE". Cette boite tombait bien car je n'avais que 6 dollars US à changer en monnaie kirghize à Sari-Tash, village sans distributeur automatique. J'avais faim, il me restait du pain et ces sardines pouvaient très bien s'accorder avec mon pain. Comme j'avais deux stylos je lui ai laissé le stylo et j'ai gardé les sardines. Ensuite il m'a demandé mon ordinateur, mon téléphone, une montre etc...J'ai refusé, je lui ai donné mon filtre à eau acheté 2 euros au lieu de 4,5 à Mashhad et qui ne marchait plus et j'ai poursuivi ma route. J'ai appris beaucoup plus tard que c'est Tarus, qui était passé une heure avant moi, qui lui avait donné cette boite. Malin, Nourkoutane semble faire un petit business de troc avec les voyageurs à vélo qui passent plusieurs fois par jour sur cette route. La route jusqu'à Och, première grande ville du pays, fut relativement facile. Passé un col de 2800 à 3600 mètres d'altitude, il y eut une longue descente de 90 kilomètres à 2,2% pour retomber à 1600 mètres d'altitude avant de remonter rapidement à 2300 mètres pour bénéficier d'une nouvelle descente de 70 kilomètres à 2,1% vers Och. Le groupe de 6 un peu éparpillé (certains se sont accrochés à des camions dans le col pour aller plus vite, moi j'étais malade) s'est retrouvé à Och autour de pizzas bien méritées et de bières dans une ambiance amicale entre voyageurs à vélo de tous horizons. Ce fut la fin du parcours avec les \HELLO <_BIKE> WORLD! qui partaient ensuite rejoindre leurs familles en Ouzbékistan. J'aurai passé 18 belles journées avec eux. Après un repos réparateur j'ai continué le voyage avec seulement Tarus et Eric. Nous avons poursuivi sur la route M41, jusqu'à Bazar-Korgon où nous avons bifurqué sur une idée de Eric pour prendre un raccourci qui permettait de gagner 100 kilomètres au prix du franchissement d'une haute chaine de montagnes. Les 51 kilomètres de Bazar-Korgon à Arlsanbob sur une petite route de faible pente furent faciles puis cela s'est sérieusement compliqué en pénétrant dans la forêt d'Arslanbob, qui est la plus vaste et ancienne forêt de noyers au monde.
[EN]
Between Tajikistan and Kyrgyzstan the neutral zone of 20 kilometers of descent between the two borders was beautiful. Below snow-capped peaks at an altitude of 7,000 meters, the road went into rocky mountains to an astonishing valley, wider and slower. The mountains became multicolored, the bed of the river whose icy water was a great purity was lined with stones also multicolored, such as precious stones. The river was fed by small others whose water could sometimes be red. The sky was blue. Surely a place of paradise. The road then crosses the Kyrgyz border and the show continues until reach a more ordinary agricultural plain. At 26 kilometers after the border, and 14 kilometers before the first village, Sari-Tash, I met my first Kyrgyz: Nourkutane, a 12-year-old isolated child who was holding a donkey at the end of a rope and who blocked my way with his donkey so I had to stop. In the same way that the little prince would have asked to draw a sheep (french story of Antoine de Saint Exupery), his first words consisted of asking me for a pen. I took a pen in the front pocket of my front bag hanging on my front basket, and gave it to him. Then he asked me for a "notebook". I took my notebook out of the computer bag / desk of my back-left bag and handed it to him. But he did not want it. He then took out a red box from his backpack and put it in my basket. I took the box in my hand and I read the following inscriptions in french: "Small sardines ... Extra virgin olive oil ... Fished in the Mediterranean ... To consume until 2021. ..PREPARED IN BRITTANY ". This box was good because I had only 6 US dollars to change in Kyrgyz currency in Sari-Tash, village without any ATM. I was hungry, I had bread left and these sardines could very well match my bread. As I had two pens I left him the pen and I kept the sardines. Then he asked me for my computer, my phone, a watch etc ... I refused, I gave him my water filter bought 2 euros instead of 4.5 to Mashhad that was broken and I went on my way. I learned much later that it was Tarus, french partner who ware here an hour before me, who gave him this box. Nourkutane seems to do a small business with the cyclists who comes several times a day on this road. The road to Osh, the first big city in the country, was relatively easy. Passing a pass from 2800 to 3600 meters above sea level, there was a long descent of 90 kilometers to 2.2% to fall back to 1600 meters altitude before climbing quickly to 2300 meters to enjoy a new descent of 70 kilometers to 2.1% to Osh. The group of 6 a little scattered (some clung to trucks in the pass to go faster, I was sick) ended up in Osh around well-deserved pizzas and beers in a friendly atmosphere between cycling travelers from everywhere. It was the end of the journey with the \ HELLO <_BIKE> WORLD! Team who then left to join their families in Uzbekistan. I will have spent 18 beautiful days with them. After a good rest I continued the journey with only Tarus and Eric. We continued on the M41 road, until Bazar-Korgon where we bifurcated to take a shortcut that allowed to gain 100 kilometers at the price of crossing a high mountain range. The 51 kilometers from Bazar-Korgon to Arlsanbob on a small, gently sloping road were easy then it was seriously complicated by entering the Arslanbob Forest, which is the largest and oldest walnut forest in the world.
Après quelques étapes avec les \HELLO <_BIKE> WORLD! et Mimille nous avons longé la zone la plus reculée de l'Afghanistan : une bande de 20 kilomètres de large entre le Tajikistan et le Pakistan, et dans laquelle me semble t-il l'armée française était en guerre il n'y a pas très longtemps. Cette route fut très jolie en raison de la présence à 20 kilomètres de nous de hautes montagnes avec des sommets à plus de 7000 mètres d'altitude faisant office de frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. La rivière Pamir, affluent du Wahkan, qui sépare le Tajikistan de l'Afghanistan, est devenue de plus en plus étroite au fil de la montée et à la fin nous aurions pu la traverser à pied. Enfin après 12 étapes (pour moi) à remonter des cours d'eau à fond de vallée le long de la frontière afghane nous avons quitté la rivière et avons franchi le col Khargush à 4344 mètres d'altitude. De l'autre côté nous avons rejoint la route M41, où route du Pamir, route au trafic automobile quasi-nul malgré que ce soit le principal axe routier du pays, et qui traverse des hauts plateaux et franchi divers cols à plus de 4000 mètres d'altitude. C'est une route goudronnée, de qualité semblable à une route du Haut-Doubs qui n'aurait pas été entretenue depuis 50 ans, mais pour nous ce fut un grand changement et un gain important de confort et de vitesse. Nous avons remis quelques bars de pression dans les pneus et avec un fort vent dans le dos, nous nous sommes envolés sur cette route. La route du Pamir est certainement la route plus fréquentée au monde par les voyageurs à vélo. A l'instar de l'Eurovelo 6 en Europe, de la Carretera Austral en Amérique du sud ou de la côte Pacifique en Amérique du Nord, c'est une autoroute des cyclistes à sacoches. Certains viennent quelques semaines pour leurs vacances, principalement d'Europe et de Russie mais on y croise aussi beaucoup de voyageurs au long cours car la route est le chemin le plus court entre l'Europe et l'Asie, et sa réputation liée à ses paysages, sa difficulté et l'absence de trafic motorisé en fait un lieu de passage incontournable pour les voyageurs de mon espèce. Les paysages furent effectivement très spectaculaires, ce fut grandiose, et les journées furent de plus agrémentées par les joies de la vie en groupe. Un jour nous avons vu arriver dans le sens inverse Eric et Robin, partis de Murghab, ville qu'ils ont atteint en taxi après une casse mécanique sur le tricyle de Robin (la petite pièce complexe qui fixe le dérailleur au cadre a été cassée à la suite d'un choc, plus d'infos ici). Un ferrailleur à Murghab a réussi l'exploit de fabriquer exactement la même pièce avec un morceau de métal, un chalumeau et une scie circulaire. C'est donc ensemble que nous avons atteint Murghab, après un bivouac à 4200 mètres d'altitude sous un magnifique ciel étoilé. Nous avons fait un détour par un chemin caillouteux pour nous rendre sur le site de la centrale électrique qui alimentait jusqu'à l'hiver dernier cette ville très isolée de 6000 habitants située à 3700 mètres d'altitude. La ville, qui contient un aéroport et un hôpital, est sans électricité depuis 6 mois. Les \HELLO <_BIKE> WORLD!, tous trois fraichement diplômés d'ingénieurs en environnement, voulaient en savoir plus. Par chance, un représentant tajik d'une compagnie électrique est venu sur les lieux 30 minutes après notre arrivée alors que nous explorions les lieux. Il nous a ouvert grand les portes et répondu aux questions les plus techniques, raconté l'histoire de la centrale, les raisons de sa fermeture et les projets à venir (article détaillé ici). Ce fut un privilège de me trouver à cet endroit à ce moment là et de pouvoir explorer librement une centrale hydraulique -sans barrage, le courant de la rivière raccourcie et accéléré étant suffisant- de 200kW de puissance fermée tout récemment. Pour s'adapter à l'absence d'électricité les habitants les plus riches et les hôtels les plus luxueux de la ville se sont équipés de groupes électrogènes à essence mais la plupart des habitants se passent désormais d'éléctricité. L'hiver sera long pour eux car l'ouverture d'une nouvelle centrale n'est pas prévue avant une bonne année. Nous avons quitté Murghab avec plein d'images dans la tête, celle du marché dans lequel les commerçants vendent leur produits dans d'anciens containers pour bateaux, celles des multiprises électriques bien remplies lorsque l'auberge où nous résidions ouvrait l'électricité de 20h à minuit, celle de Samira, gentille gérante d'une guesthouse avec laquelle nous avions sympathisé, celle du ferrailleur auquel nous sommes allé rendre visite, celles de la centrale à l'abandon, des énormes générateurs et des chapeaux kirghizes traditionnels des habitants, des pulls tricotés de laine des enfants ou encore celle de l'eau de la douche chauffant au feu de bois. Passée cette ville singulière et très étonnante est venue la partie la plus difficile du Pamir avec des nouveaux cols à 4650, 4250 et 4350 mètres d'altitude. C'est avec une respiration difficile que nous avons franchi tous ces cols, en raison du manque d'oxygène qui se fit sentir surtout en buvant (on fût vite essoufflé après avoir bu une gorgée d'eau) et la nuit où cela devenait plus difficile d'avoir un bon sommeil. Au sommet d'un col nous avons doublé Tarus, un cycliste français en voyage ici pour quelques semaines. Il nous a accompagné ensuite le long du très joli lac Karakul puis dans les deux nouveaux cols qui ont suivi. Enfin après une semaine passée aux alentours de 4000 mètres d'altitude j'ai franchi à grande vitesse le dernier col afin d'aller retrouver de l'air et des températures moins froides de l'autre côté à la frontière du Kirghizistan.
Etape 764. Douchambé – Route A385. 118 kms.
Etape 764. Route A385 - Darai Ob. 87 kms.
Etape 765. Darai Ob - Yoged. 118 kms.
Etape 766. Yoged - Route M41. 76 kms.
Etape 767. Route M41 - Vaznavd. 87 kms.
Etape 768. Vaznavd - Pashor. 94 kms.
Etape 769. Pashor - Khorog. 12 kms.
Etape 770. Khorog - Khaskhorug. 37 kms.
Etape 771. Khaskhorug - Ishkashim. 70 kms.
Etape 772. Ishkashim - Shitkharv. 55 kms.
Etape 773. Shitkharv - Zong. 53 kms.
Etape 774. Zong - Ratm. 11 kms.
Etape 775. Ratm - Route M41. 37 kms.
Etape 776. Route M41 - Route M41 . 59 kms.
Etape 777. Route M41 - Route M41. 112 kms.
Etape 778. Route M41 - Murghab. 20 kms.
Etape 779. Murghab - Route M41. 42 kms.
Etape 780. Route M41 - Route M41. 46 kms.
Etape 781. Route M41 - Karakul. 47 kms.
Etape 782. Karakul - Route M41. 75 kms.
[EN]
After a few steps with the swiss guys \ HELLO <_BIKE> WORLD! and the frenchman Mimille we reached the most remote area of Afghanistan: a strip of 20 kilometers wide between Tajikistan and Pakistan, and in which it seems to me the French army was at war there is no long time. This road was very pretty because of the presence to 20 kilometers of us of high mountains with summits at more than 7000 meters of altitude acting as border between Afghanistan and Pakistan. The Pamir River, a tributary of the Wahkan, which separates Tajikistan from Afghanistan, became increasingly narrow as the climb progressed and at the end we could have crossed it on foot. Finally after 12 days (for me) to go up the river bottom valley along the Afghan border we left the river and crossed the Khargush Pass at 4344 meters above sea level. On the other side we have joined the M41 road, or Pamir Highway, the main road of the country but with almost zero traffic, and which crosses the highlands and passes various passes at more than 4000 meters above sea level. It is an asphalt road, bad quality but for us it was a big change and an important gain of comfort and speed after the previous roads. We put a few pressure bars in the tires and with a good wind in the back, we flew on this road. The Pamir Highway is probably the busiest road in the world by bicycle travelers. Like the Eurovelo 6 in Europe, the Carretera Austral in South America, or the Pacific coast in North America, it is a bagged cyclist's highway. Some come just a few weeks for their holidays, mainly from Europe and Russia, but there are also many long-distance travelers because the road is the shortest route between Europe and Asia, and its reputation for its landscapes, its difficulty and the absence of motorized traffic makes it a place of passage for all travelers of my species. The landscapes were indeed very spectacular, it was grandiose, and the days were embellished by the joys of group life. One day we saw arrive in the opposite direction Eric and Robin, left Murghab, city they reached by taxi after a mechanical breakage on Robin's trike (the small complex part that fixes the derailleur to the frame was broken in after a shock, more info here, in french). A metalworker in Murghab has achieved the feat of making exactly the same piece with a piece of metal, a blowtorch and a circular saw. It is thus together that we reached Murghab, after a bivouac at 4200 meters of altitude under a magnificent starry sky. We made a detour via a stony path to go to the site of the power station that fed until last winter this very isolated town of 6000 inhabitants located at 3700 meters above sea level. The city, which contains an airport and a hospital, has been without electricity for 6 months. The \ HELLO <_BIKE> WORLD !, all three newly graduated environmental engineers, wanted to know more. Luckily, a tajik representative from an electric company came to the scene 30 minutes after we arrived while we were exploring the premises. He opened the doors to us and answered the most technical questions, told the story of the plant, the reasons for its closure and the projects to come (article detailed here, in french ). It was a privilege to be there at that time and to be able to freely explore a hydroelectric power station - without a dam, the current of the river being shortened and accelerated enough - 1.2 MW closed recently. In order to adapt to the lack of electricity, the richest inhabitants and the most luxurious hotels of the city have been equipped with gasoline generators but most of the inhabitants are now without electricity. Winter will be long for them because the opening of a new plant is not planned before a good year. We left Murghab with a lot of images in the head, that of the market in which the traders sell their products in old containers for boats, those of the rush to electric power strips when the hostel where we lived opened the electricity from 8pm to midnight, that of Samira, nice manager of a guesthouse with which we had sympathized, that of the scrap dealer to whom we went to visit, those of the abandoned power plant, huge rotors 600MW of power and hat traditional Kyrgyz residents, knitted sweaters of children's wool or the water of the heated shower over a wood fire. Past this singular and very amazing city came the most difficult part of the Pamir with new passes at 4650, 4250 and 4350 meters above sea level. It was with a difficult breath that we crossed all these passes, because of the lack of oxygen that was felt especially by drinking (we are quickly out of breath after drinking a sip of water) and the night it became more difficult to have a good sleep. At the top of a pass we doubled Tarus, a French cyclist traveling here for a few weeks. He then accompanied us along beautiful Lake Karakul and in the two new passes that followed. Finally after a week spent at 4000 meters altitude I crossed the last pass at high speed to find air and colder temperatures on the other side to the Kyrgyz border.
Après un vol de 600 kilomètres au dessus du Turkménistan et quelques jours d'adaptation à Douchanbé, capitale du Tajikistan, j'ai continué le voyage en compagnie de Charlie, Max, Amund et Chris, quatre voyageurs à vélo originaires d'Angleterre, de Norvège et d'Allemagne et rencontrés dans une auberge. Nous avons d'abord réalisé une difficile étape de montagne de 120 kilomètres avec d'importants dénivelés sous une température qui a atteint 39 degrés à l'ombre, d'après les données météo horaires de mon appli téléphone 1weather. Le rythme fut nettement plus élevé que mon rythme habituel, qui est de 80 kilomètres par jour en moyenne depuis le début de l'année. Malgré tout je me suis accroché pour rester avec eux car cela faisait de la compagnie et car je voulais éviter de camper seul le long de la frontière afghane où nous nous dirigions. Mes premières impressions sur le Tajikistan furent très positives. Les femmes toutes vêtues de jolies robes, les enfants cherchant le contact, très souriants, rigoleurs et tendant leur main pour qu'on tape dedans à notre passage, et la nourriture d'excellente qualité on façonné un début parfait dans ce nouveau pays. Les produits étaient frais, savoureux, locaux et semblaient être tous bio, cultivés dans les villages où nous passions. Lors de cette première étape j'ai beaucoup apprécié une soupe de mouton à l'os avec d'excellents légumes et herbes. Après 3 étapes nous avons atteint la rivière Panj qui fait la frontière avec l'Afghanistan, puis nous avons suivi la frontière en remontant le cours de la rivière. Nous avons dormi tous les soirs à quelques mètres du pays des talibans le plus souvent en camping sauvage, sans trop de problèmes, l'armée tajik veillant sur notre sécurité : un soir alors que nous avions posé nos tentes juste en face d'un village afghan sans véritable autre solution nous avons reçu la visite d'une patrouille de militaires tajiks lourdement armés qui après avoir vérifié nos passeports sont resté plantés près de nous pendant une bonne heure, probablement pour montrer à l'autre rive qu'ils veillaient sur nous. Enfin après six belles et longues journées de vélo nous avons atteint la ville de Khorog où j'ai pris deux jours de repos et rencontré Eric, de son surnom Mimille, un vélovadrouilleur français parti de Chambéry en vélo au début du printemps, laissant sa femme et ses enfants désormais grands pour aller vivre son rêve de voir le monde à vélo sur 14 mois, sponsorisé par le bar des deux savoies de Chambéry, accompagné d'un ami pendant les premiers mois du parcours et désormais à la recherche de nouveaux compagnons. Notre rencontre tombait bien pour continuer ensemble et il s'avérera être le voyageur à vélo le plus sympathique que j'ai rencontré ces quatre dernières années. Dans la même auberge j'ai aussi rencontré Robin, Firmin, et Arlen, trois jeunes suisses réalisant un voyage en vélo/vélos couchés de Lausanne vers l'Asie du sud-est, sur un an, entre la fin de leurs études et le début de leur vie professionnelle. J'ai quitté Khorog avec tout ce petit monde francophone, avec un objectif kilométrique fixé à 50 kilomètres par jour ce qui est cette fois très inférieur à mon rythme de 80 kilomètres par jour depuis le début de l'année, et très lent pour moi, mais je suis tout de même resté avec eux car cela faisait de la compagnie et ils étaient bien mieux équipés que moi pour affronter les dangers des hautes montagnes et des zones reculées du massif du Pamir avec des trousses de sécurité, mécanique, des réchauds et filtres à eau plus adaptés que moi pour ce genre d'expédition. Nous avons quitté la route principale M41 pour continuer le long de la frontière afghane en remontant toujours le cours du Panj puis la rivière Wahkan-Daria, le long d'une route rarement goudronnée et rarement couverte par le réseau téléphonique. Nous faisions souvent des longues pauses car Robin, Firmin et Arlen, les \HELLO <_BIKE> WORLD! sur facebook et youtube, font des prises de vue photo/vidéo pour leurs films. Ils sont les geeks du voyage à vélo. Ils transportent du matériel sophistiqué de capture photo/vidéo et un drone et réalisent des montages de très grande qualité. Je suis heureux d'avoir rencontré Mimille et ces trois petits suisses qui voyagent dans le même esprit que moi et nous prenons du plaisir à faire un bout de chemin ensemble. Un matin en déjeunant nous écoutons un podcast de l'émission "la planète bleu" de la radio "couleur 3", au son de la grosse enceinte des \HELLO <_BIKE> WORLD! Les suisses voyagent avec un super couteau suisse alors qu'Eric le savoyard a un super opinel. La route devient rapidement difficile à cause du revêtement, le sol est parfois sablonneux mais les efforts sont récompensés par les rencontres avec les gens qui vivent dans ces endroits reculés du monde : les enfants bien sûr avec qui on s'arrête pour discuter, jouer ou même danser comme des fous en improvisant une piste de danse au milieu de la route, et qui nous poussent parfois dans les pentes les plus raides, mais aussi les adultes qui ont chacun leur propre histoire à raconter.
[EN]
After a flight of 600 kilometers over Turkmenistan and a few days of adaptation in Dushanbe, capital of Tajikistan, I continued the journey with Charlie, Max, Amund and Chris, four bicycle travelers from England, Norway and Germany and met in a hostel. We made a tough 120-kilometer mountain stage with significant gradients under a temperature that reached 39 degrees celsius in the shade, based on the weather data from my 1weather phone app. The pace was significantly higher than my usual pace, which is 80 kilometers per day on average since the beginning of the year. Despite that I stayed with them because it made the company and because I wanted to avoid camping alone along the Afghan border where we were heading. My first impressions of Tajikistan were very positive. The women all dressed in pretty dresses, the children looking for contact, very smiling, laughing and stretching their hand so that we could stamp in our passage, and the food of excellent quality fashioned a perfect start in this new country. The products were fresh, tasty, local and seemed to be all organic, grown in the villages we were passing through. During this first stage I enjoyed a soup of sheep to the bone with excellent vegetables and herbs. After 3 stages, we reached the Panj River, which is the border with Afghanistan, and then we followed the border up the river. We slept every evening a few yards from the Taliban country most often in wilderness camping, without too much trouble, the Tajik army taking care of our safety: one evening when we had put our tents right in front of an afghan village without any other solution and we were visited by a patrol of heavily armed Tajiks who, after checking our passports, were planted near us for a good hour, probably to show to the other side of the river that they were watching over us. Finally after six beautiful and long days of cycling we reached the town of Khorog where I took two days of rest and met Eric, his nickname Mimille, a French cyclist riding from Chambéry by bike in early spring, leaving his wife and his children, who are now great, to go see the world by bike during 14 months, sponsored by the bar of the two savoyes of Chambéry, accompanied by a friend during the first months of the journey and now in search of new companions. Our meeting was good to continue together and it turns out to be the most friendly cycling traveler I have met in the last four years. In the same hostel I also met Robin, Firmin, and Arlen, three young Swiss cyclists traveling by bike / recumbent bikes from Lausanne, Switerland, to Southeast Asia, one year between the end of their studies and the beginning of their working life. I left Khorog with all this small french speaking world, with a kilometric objective fixed at 50 kilometers per day which is this time much lower than my pace of 80 kilometers per day since the beginning of the year, and very slow for me, but I still stayed with them because it made the company and they were much better equipped than me to face the dangers of the high mountains and remote areas of the Pamir massif with safety kits, mechanical, stoves and water filters more suitable than me for this kind of expedition. We left the main M41 road to continue along the Afghan border, continuing up the Panj River then the Wahkan-Daria River, along a road that is rarely paved and rarely covered by the telephone network. We often take long breaks because Robin, Firmin and Arlen, \ HELLO <_BIKE> WORLD! on facebook and youtube, make photo / video shots for their movies. They are the geeks of the bike trip. They carry sophisticated photo / video capture equipment and a drone and make very high quality movies. I am glad to have met Mimille and these three little Swiss who travel in the same spirit as me and we take pleasure in going a long way together. One morning while lunching we listen to a podcast of the program "the blue planet" of the swiss radio "color 3", to the sound of the big speaker of \ HELLO <_BIKE> WORLD! The Swiss travel with a super Swiss knife while Eric the Savoyard has a super opinel knife. The road quickly becomes difficult because of the pavement, the ground is sometimes sandy but the efforts are rewarded by the meetings with the people who live in these remote places of the world: children of course with whom one stops to discuss, play or even dancing like madmen by improvising a dance floor in the middle of the road, and which sometimes push us on the steepest slopes, but also adults who each have their own story to tell.
[FR] (in english below)
Avec mes amis irlandais nous avons roulé avec un bon vent de face jusqu'à Nishapur d'où je suis allé seul chez Mohammad du réseau warmshowers. Les iraniens sont très gentils et accueillants et curieux de voir un étranger. J'ai été photographié/selfié/instragrammé à longueur de journée, telle une star. J'ai souvent dormi chez des habitants tous plus gentils les uns que les autres et chez Mohammad à Nishapur le sens de l'hospitalité iranienne a atteint de nouveaux sommets. Si j'avais été un roi je n'aurais pas été traité d'une meilleure façon, on m'a apporté à longueur de journée des fruits, des petits plats, du "raksir", des thés, de la discussion, de la distraction, on s'est plié en quatre pour que mes moindres désirs soient réalisés, m'a conduit à droite à gauche pour des petits achats, aidé pour des formalités en tous genre et alors que je prévoyais de ne rester qu'une nuit on a voulu me retenir comme cela pendant des jours et des jours. Je suis finalement resté trois jours, le temps principalement de préparer mon vol de Mashhad à Douchambé, n'ayant pas tenté le visa turkmène, difficile à avoir, incertain et obligeant dans le meilleur des cas à parcourir 600 kilomètres en 5 jours pour traverser le pays sous plus de 40°C. La gentillesse des iraniens est à peine imaginable pour un occidental. En France, si à l'entrée d'une ville on demande à un passant où se situe une adresse et qu'il ne sait pas il vous répond : "je ne sais pas, vraiment désolé, bonne journée". Avec Stéphane à l'entrée de Rash nous avons demandé où se situait l'adresse de notre hôte et le passant ne savais pas, il a donc demandé à un autre qui a demandé à un autre qui a prit son téléphone puis nous a demandé d'attendre 5 minutes. Cinq minutes plus tard une voiture arrivait, mettait ses feux de détresse et le conducteur nous lança : "suivez moi!". Après une poursuite folle d'une trentaine de minutes dans la jungle urbaine aux heures de pointes nous sommes arrivés à l'autre bout de la ville, le conducteur s'est arrêté devant une petite rue et nous a dit "c'est ici, au revoir"! Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Ils tiennent cela de leur éducation religieuse et d'une gentillesse naturelle et ancestrale, mais je pense aussi qu'ils ont à coeur de donner une bonne image de leur pays et de l'islam qui a une image tellement négative en occident à cause d'une très petite minorité de personnes, sur un milliard de musulmans dans le monde, qui le détourne à leurs propres fins. Il y eurent au cours de ma traversée de l'Iran diverses discussions à propos de daech, sur les propos de Donald Trump sur le supposé soutient de l'Iran à cette organisation, sur la manière dont ils obtiennent leurs armes et se financent, avec des remarques sur le fait qu'il y a plus de combattants français que d'iraniens dans leurs rangs, que chez les allemands aussi il y a une minorité d'extrémistes, et autres, mais au final nous n'avons pas vraiment toutes les clés pour comprendre la situation et je me suis amusé de la conclusion de l'un d'eux voulant mettre tous les dirigeants du monde dans la cuvette des wc et tirer la chasse. A Nishapur j'ai visité la tombe d'Omar Rayam, brillant mathématicien et astronome de son époque (XIe siècle) aujourd'hui surtout connu pour ses quatrains (poésie) puis j'ai quitté la ville avec un gros carton de vélo sur mon porte bagage pour une dernière étape iranienne de 100 kilomètres. J'ai quitté l'Iran par les airs le jour d'expiration de mon visa en me promettant d'y retourner bientôt car ce grand et beau pays mérite bien mieux qu'une simple traversée de 2000 kilomètres par le nord. Alors à bientôt l'Iran et merci!...
Etape 743. Dogubayazit - Maku. 60 kms.
Etape 744. Maku - Evoghli. 114 kms.
Etape 745. Evoghli - Marand. 82 kms.
Etape 746. Marand - Tabriz. 77 kms.
Etape 747. Tabriz - Sarab. 140 kms.
Etape 748. Sarab - Ardabil. 91 kms.
Etape 749. Ardabil - Astara. 88 kms.
Etape 750. Astara - Talesh. 77 kms.
Etape 751. Talesh - Rasht. 105 kms.
Etape 752. Rasht - Ramsar. 118 kms.
Etape 753. Ramsar - Sisingan. 119 kms.
Etape 754. Sisingan – Babol. 92 kms.
Etape 755. Babol - Sari. 48 kms.
Etape 756. Sari - Kiasar. 74 kms.
Etape 757. Kiasar – Badab Soort springs. 48 kms.
Etape 758. Badab Soort springs - Damghan. 107 kms.
Etape 759. Damghan - Shahrud. 82 kms.
Etape 760. Shahrud - Abbasabad. 120 kms.
Etape 761. Abbasabad - Sabzevar. 120 kms.
Etape 762. Sabzevar - Nishapur. 115 kms.
Etape 763. Nishapur - Mashhad. 100 kms.
[EN]
With my Irish friends we rode with a head wind up to Nishapur from where I went alone to Mohammad of warmshowers. The Iranians are very kind and welcoming and curious to see a stranger. I was photographed / selfied / instragrammed all day long, like a star. I have often slept among nice inhabitants and at Mohammad house in Nishapur the sense of Iranian hospitality has reached new heights. If I had been a king I would not have been treated in a better way, I was brought all day long fruit, small dishes, "raksir", teas, discussion, distraction, making my wishes come true, took me right to the left for small purchases, helped me for all kinds of formalities and while I planned to stay only one night Mohammed wanted to hold me like that for days and days. I finally stayed for three days, mainly preparing my flight from Mashhad to Dushanbe, not having tried the Turkmen visa, difficult to have, uncertain and obliging in the best case to travel 600 kilometers in 5 days to cross the countries by tempetarures greater than 40 ° C. The kindness of the Iranians is hardly imaginable for a Westerner. In France, if at the entrance of a city you ask someone in a street where is an address and he does not know it will answers you: "I don't know, i'm really sorry, have a good day." With Stéphane at the entrance of Rash we asked where the address of our host was and the men did not know, so he asked another who asked another who took his phone and then asked us to wait 5 minutes. Five minutes later a car came in, put out its warning lights and the driver threw us: "Follow me!". After a crazy thirty-minute pursuit in the urban jungle at peak hours we arrived at the other end of the city, the driver stopped in front of a small street and told us "it is here, good bye"! This is just one example among many others. They take this from their religious education and a natural and ancestral kindness, but I also think that they are keen to give a good image of their country and the Islam that has a negative image in the West because of a very small minority of people, out of a billion Muslims in the world, who diverts it for their own purposes. During my crossing of Iran, there were various discussions about Daech, about Donald Trump's remarks about Iran's alleged support of this organization, how they get their weapons, and how they finance themselves, remarks on the fact that there are more French fighters than Iranians in their ranks, that among the Germans also there is a minority of extremists, and others, but in the end we do not really have all the key to understanding the situation and I had fun concluding one of them wanting to put all the world leaders in the toilet bowl and chase. In Nishapur I visited the tomb of Omar Rayam, a brilliant mathematician and astronomer of his time (11th century), now best known for his quatrains (poetry) and then I left the city with a big bicycle box on my luggage rack for a final Iranian stage of 100 kilometers. I left Iran through the air on the last day of my visa, promising to return soon because this big, beautiful country deserves much better than a simple crossing of 2000 kilometers from the north. So, see you soon Iran and thank you!...
[FR] (in english below)
Après Tabriz nous avons fait une étape de 140 kilomètres avec Yashar et Murat avec un gros dénivelé sous la canicule puis nous sommes arrivés à Sarab chez un ami de Yashar. Nous avons dégusté une soupe succulente (je n'en avais jamais bu d'aussi bonne auparavant) puis un véritable festin. Le jour suivant, direction la mer Caspienne avec une étape dans laquelle j'ai chuté sur une route défoncée, heureusement sans trop de gravité à 25km/h environ. Arrivé à Astara au bord de la mer et à la frontière de l'Azerbaïdjan nous avons participé à un rassemblement de cyclistes qui accompagnaient l'un des leurs à la frontière pour son départ en voyage à vélo à l'étranger. Ensuite Yashar et Murat se sont arrêté et j'ai donc continué seul le long de la mer caspienne, mais pas pour longtemps puisque le soir même j'ai rencontré Stéphane, un cycliste français parti de Paris le 5 mars pour un tour du monde à vélo. Nous avons roulé une journée ensemble et été merveilleusement hébergé à Rasht par Mitra et sa maman, toutes deux d'une gentillesse infinie. Mitra, 25 ans, travaille de 6 heures du matin à 21 heures le soir six jours par semaine en cumulant deux boulots dans l'espoir de pouvoir quitter un jour son pays et aller étudier en Nouvelle Zélande. Beaucoup de jeunes du pays rêvent de quitter l'Iran, mais ce n'est vraiment pas facile. Le jour suivant, ma route et celle de Stéphane ont déjà divergé car Stéphane voulait à aller à Téhéran pour des questions de visas alors que je voulais éviter cette ville de 15 millions d'habitants (tout comme Istanbul) au trafic, à la pollution, à la chaleur et à la dangerosité incompatibles avec mon voyage. J'ai poursuivi le long de la mer Caspienne à des altitudes négatives, le niveau de cette mer fermée, dans la quelle se jette la Volga et d'autres fleuves d'Asie centrale, est à -27m. La route fut également très bruyante et dangereuse. Les iraniens conduisent comme des fous, d'une manière aléatoire et donc imprévisible. Ce sont des grands adeptes de la marche arrière, le plus souvent sans regarder derrière ni prévenir du départ, des ouvertures de portière sans regarder, des "priorité au premier qui s'engage" et des brusques changements de direction à droite et à gauche juste pour leur plaisir personnel, le tout dans un trafic infernal même en dehors des villes dans cette partie de l'Iran. Chaque voiture, même à l'arrêt, est un danger, comme une bombe qui pourrait exploser à tout instant, il faut donc rester très concentré et ne jamais rêvasser ce qui n'est pas naturel pour moi. Ce fut l'enfer de longer la mer Caspienne mais néanmoins intéressant car les paysages étaient très verts et asiatiques, avec beaucoup de rizières et d'agriculture, semblable à l'Indonésie, alors que le reste du pays est désertique ou montagneux et très jaune, protégé de l'humidité de la Caspienne par une haute chaine de montagnes de plus de 2000 mètres d'altitude qui longe la mer. Après quelques nuits chez des habitants tous plus gentils les uns que les autres je suis arrivé à Sari où j'ai été hébergé par Reza. Reza m'a appris l'existence de sources intéressantes dans les montagnes, et je n'ai donc pas hésité pour changer de direction et quitter le bord de mer. Il m'a accompagné le lendemain pour une montée de 70 kilomètres, m'a invité à dormir dans un "red cressant" (croix rouge iranienne) tenu par son beau frère, puis le lendemain j'ai fait route seul vers ces sources qui forment un lieu naturel magnifique, semblable à Pammukale en Turquie mais en plus petit et avec d'avantage de couleurs puisque les sources déposent à la fois des précipités blancs de calcium et rouge de fer dans un cadre montagneux grandiose. J'ai rencontré à cet endroit deux cyclistes irlandais et nous avons campé en pleine montagne près des sources sous un superbe ciel étoilé. Alors que la nuit était tombée une meute d'animaux (sans doute des chacals dorés à moins que ce ne fussent des hyènes rayées ou des loups gris) ont signalé d'une manière impressionnante leur présence autour nos tentes, mais nous n'avons pas été embêté de la nuit.
Les commentaires fonctionnent de nouveau sur ce blog! :-)
[EN]
After Tabriz we made a stage of 140 kilometers with Yashar and Murat under the heat then we arrived at Sarab to a friend of Yashar. We tasted a succulent soup (I had never drunk so good before) and then a real feast. The next day, heading for the Caspian Sea with a stage in which I dropped on a broken road, fortunately without too much gravity at 25km / h. Arriving at Astara by the sea and at the border of Azerbaijan we took part in a gathering of cyclists who accompanied one of theirs to the border for his departure on a bicycle trip abroad. Then Yashar and Murat stopped and I continued alone along the Caspian Sea, but not for long since the same evening I met Stéphane, a French cyclist who started at Paris on March 5 for a round the world trip bike. We rode a day together and was wonderfully accommodated at Rasht by Mitra and her mom, both of infinite kindness. Mitra, 25, works from 6 am to 9 pm six days a week, with two jobs in hopes of being able to leave her country one day and study in New Zealand. Many of the country's young people dream of leaving Iran, but it is not easy. The next day, my route and the one of Stéphane already diverged because Stéphane wanted to go to Tehran for visa issues and I wanted to avoid this city of 15 million inhabitants (like Istanbul) where the traffic, pollution, the heat and the dangerousness is incompatible with my journey. I continued along the Caspian Sea at negative altitudes, the level of this closed sea, in which flows the Volga and other rivers of Central Asia, is at -27m. The road was also very noisy and dangerous. The Iranians drive like crazy, in a random and therefore unpredictable way. They are great champion of the reverse driving, most often without looking behind or warning of departure, door openings without looking, "priority to the first who engages" and sudden changes of direction right and left just for their own enjoyment, all in an infernal traffic even outside the cities in this part of Iran. Every car, even when stopped, is a danger, like a bomb that could explode at any moment, so i must remain very focused and never dream, what is not natural for me. It was the hell of traveling along the Caspian Sea, but it was interesting because the landscapes were very green and Asian, with a lot of rice fields and agriculture, similar to Indonesia, while the rest of the country is desert or yellow, protected from the humidity of the Caspian by a high chain of mountains more than 2000 meters of altitude that runs along the sea. After a few nights in inhabitants all nicer ones than others I arrived in Sari where I was hosted by Reza. Reza taught me the existence of interesting springs in the mountains, so I did not hesitate to change direction and leave the seaside. He accompanied me the next day for a climb of 70 kilometers, invited to sleep in a "red crescent" (Iranian red cross) held by his brother in law, and then the following day I went alone towards these springs which form a beautiful natural place, similar to Pammukale in Turkey but smaller and with more colors as the springs deposit both white precipitates of calcium and red iron in a grandiose mountainous setting. I met two Irish cyclists and camped in the mountains near the springs under a beautiful starry sky. While the night had fallen a pack of animals (probably golden jackals unless they were striped hyenas or gray wolves) impressively signaled their presence around our tents, but we did not been bothered by the night.