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Article du Vendredi 7 aout 2015

18h04 - Etapes 436– 446. Thunder Bay – Winnipeg (669 kms)

Après Thunderbay il faut d'abord signaler une magnifique cascade à l'eau très colorée, la Kakabecca fall, qui vient enrichir ma collection déjà bien fournie de jolies cascades. L'eau est presque rouge et la chute est puissante et belle. Mais ici il faut surtout dire que la densité de population s'est encore affaiblie et que les gens auront été incroyablement gentils et généreux avec moi, je n'ai jamais traversé de région aussi peu peuplée et également jamais reçu autant d'aide et de soutien depuis le départ. Peut-être que les deux sont liés et que les difficultés liés à la vie dans des lieux si reculés rendent les gens plus solidaires. Ils vivent aussi plus en harmonie avec la nature et aiment d'avantage mon idée de parcourir le monde avec un vélo, bien plus que les gens qui vivent dans les zones industrialisées et qui, eux, ne jugent souvent du confort et de la qualité de leur vie qu'à la mollesse du fauteuil de leur télévision ou au prix déboursé pour acheter leur nouvelle voiture toute brillante. Je dis toujours aux gens qui m'accueillent que j'aimerais leur rendre l'hospitalité un jour quand je serai posé quelque part mais combien de ces personnes vais-je vraiment revoir? C'est de la gentillesse gratuite et c'est beau. Peut-être dois-je, à cet endroit de l'article, donner des chiffres et des faits. 35 000 habitants pour une superficie de la moitié de la France dans le Comté (pas le fromage hein? Bande de gourmands^^) de l'ouest de l'Ontario : 0,23 hab/km², soit 10 fois moins que dans le Norrbotten (2,3 hab/km²), le Comté du Nord de la Suède où les gens me disaient habiter dans la région la moins peuplée d'Europe. Pour les faits et bien j'ai déjà eu gratuitement un endroit confortable pour planter ma tente près de la cascade Kakabecca; Franck, qui m'a hébergé avec warmshowers à Thunderbay, a appelé un ami et c'était OK pour que je dorme sur son terrain. Ensuite, à Kashabowie, je suis arrivé dans un genre de camping et le propriétaire me voyant arriver avec un vélo ne m'a pas fait payer la nuit. Ensuite comme il n'y avait vraiment plus rien que la nature et des indiens chez qui je n'ose pas demander l'hospitalité (ce n'est pas recommandé) je me préparais à faire deux nuits de camping sauvage avec les ours et autres bestioles effrayantes. Après 55 kilomètres je suis passé devant un parc provincial, le genre de camping public à 28 euros sans aucun service dont je parlais dans l'article précédent. Je me suis dit que je pouvais peut-être aller à la réception pour tenter de négocier le prix (ce qui ne marche jamais dans ce genre de parc) et en profiter pour leur dire mon mécontentement de demander aussi cher pour un cycliste avec une tente; cela brisera l'extrême monotonie de cette journée dans la forêt et cela me défoulera un petit peu avant de continuer. Dans le bâtiment de la réception un couple est alors venu vers moi :"nous t'avons doublé tout à l'heure, d'où viens-tu? Ou vas tu? Si tu veux tu peux camper sur notre emplacement!". Chouette! Ca ne coûtait pas plus cher ni à eux ni à moi et j'ai accepté volontiers, au grand dam de la dame de la réception qui n'a eu d'autre choix que de me laisser entrer gratuitement (Na!). Ce couple venait de Thunder Bay pour faire 3 jours de canoé dans cette immense région très sauvage et préservée avec des centaines de lacs. Le soir j'ai été invité à un tour en canoé sur le "french lake" qui bordait le camping. Alors que nous contournions une île au milieu du lac, un aigle s'est envolé devant nous. Waaah. Nous avons aussi observé aussi un "loon", un canard emblématique du Canada qui donne son nom au "loony", la pièce de 1 dollar sur laquelle figure cet oiseau. Une expérience inoubliable que ce tour de canoé sur ce lac en fin de soirée, traverser le Canada sans faire un tour de canoé aurait été comme traverser le Canada sans boire une bouteille de sirop d'Erable : cela fait partie de la culture locale, les canadiens font beaucoup de kayak et de canoé, et les moins sportifs utilisent des petits bateaux à moteurs. Le week-end, il y a sur la route numéro 11 un nombre impressionnant de voitures qui tirent une remorque avec un bateau. Le lendemain je devais parcourir 120 kilomètres pour atteindre Mine Center, un petit village à l'abandon depuis la fermeture de la mine mais où résident encore quelques retraités et coupeurs d'arbres. J'y suis arrivé à 21h30 et j'ai trouvé une église. Je suis SDF mais pas clochard et n'aime pas dormir n'importe où et n'importe comment sans autorisation, alors je suis allé sonner à la sonnette d'une maison située en face de l'église pour demander à la personne si elle était est le pasteur (le curé) et si je pouvais planter la tente à côté de l'église. Vous pouvez devinez la suite. Ce n'était pas le pasteur mais le monsieur m'a invité à planter la tente sur la pelouse, puis malgré l'heure tardive, ce très gentil couple de retraités m'ont offert à manger puis encore une douche et un petit déjeuner le matin en plus des discussions intéressantes sur la vie locale et notamment sur la manière de couper les arbres avec des machines à 500 000 euros importées de Scandinavie. Le soir suivant c'est Matt de couchsurfing qui m'a réservé un super accueil dans un petit coin de paradis, au bord d'un lac comme vous pouvez le deviner. Le lendemain, je pensais faire 90 kilomètres mais après 50 contre le vent j'étais fatigué et c'est alors que je fus doublé par un cycliste en vélo couché électrique qui m'a invité à camper sur la pelouse chez ses parents. Avec son frère ils construisent une maison en plein milieu de la forêt et c'est très intéressant. Le soir ils m'ont invité au restaurant, et ils m'ont également donné tout plein de nourriture de grande qualité pour les jours suivants. Deux jours plus tard c'est une amie de Matt qui m'a offert l'hébergement à Kenora, une ville de 15 000 habitants assez incroyable où l'on voit partout dans la ville des cerfs, des biches et des faons. Les cervidés trouvent ici une bonne protection contre les ours et les loups, mais aussi contre les chasseurs qui n'ont pas le droit de tirer en zone habitée. En plus, il y a de la bonne herbe, des bonnes feuilles et plein de bons légumes dans les potagers....Que demander de plus? Après Kenora j'ai enfin quitté le Bouclien Canadien mais ce qui m'attend désormais n'est guère plus excitant : 2000 kilomètres d'une immense plaine agricole, "Les prairies" de leur nom géographique. Anciennement une vaste étendue d'herbes hautes ou pâturaient les bisons, mais transformée peu à peu pour les besoin de l'alimentation humaine. Je dois rouler environ 3 semaines dans cette plaine avant d'atteindre les Rocheuses, et le vent, généralement d'ouest, sera un facteur important pour quitter cet endroit inintéressant le plus rapidement possible. Pas de chance, un jour après avoir quitté Kenora je l'avais déjà à 40km/h en pleine figure, mêlé à de la pluie. Je me suis élancé tête baissé dans cette 446ème étape avant que, quelques kilomètres plus tard, un automobiliste ne s'arrête devant moi. "Si tu veux je peux t'avancer de 100 kilomètres!". "-OK!!!". Je lui ai demandé pourquoi il parlait couramment le français, et il m'a répondu qu'il y avait beaucoup de francophones dans le Manitoba (j'ai changé de province) : son grand père et les gens du coin sont des descendants de québecois qui sont venus ici au début du siècle dernier car les jeunes québecois émigraient vers les Etats-Unis et il était dit que quand on perdait la langue on perdait la foi. Alors l'Eglise, pour les garder, les emmenait sur ces terres lointaines. Le voyage en cheval et charrue prenait deux mois. En arrivant, la première chose qu'ils faisaient était la construction d'une église, car c'était la chose la plus importante, et le défrichage des terres pour cultiver. Ils nommaient le nom de la place avec un saint suivi d'un nom à consonance francophone et c'est pourquoi il y a beaucoup de villages au nom francophone au Manitoba. Mais les francophones d'ici les plus purs sont métisse et c'est une autre histoire : dans les années 1600 des voyageurs français venaient apporter des produits européens aux indiens qui vivaient ici, ils remontaient le fleuve Saint-Laurent puis les grands lacs et une rivière en pirogue jusqu'à arriver là où ils récupéraient de la peau de castor très prisée pour confectionner des chapeaux en Europe à cette époque. Beaucoup sont restés avec des indiennes et ne sont jamais revenus de l'autre côté de l'Atlantique. Après beaucoup de bonnes discussions pendant une heure dans sa voiture, mon ami m'a laissé comme prévu au bord de la route à seulement 40 kilomètres de Winnipeg, ville qui me semblait à l'autre bout du monde une heure plus tôt. Une fois les sacoches remises sur le vélo, il m'a donné deux gros billets de banque, puis, avec un geste de la main, m'a lancé un grand "Salut!" avant de disparaitre aussi subitement qu'il était apparu. Le vent n'avait pas faibli et les 40 kilomètres pour Winnipeg paraissaient 400, j'avançais à une allure d'escargot et j'ai d'ailleurs profité de cette étape pour établir un nouveau record de lenteur sur ce voyage : 7,8 km/h de moyenne (30 kilomètres en 3h49), qui plus est sur une route plate avec de l'asphalte (le précédent record de 8,6 km/h avait été établi sur des chemins caillouteux dans les montagnes islandaises). Arrivé à 25 kilomètres de Winnipeg j'ai donné un petit coup de téléphone à mon ami Yves Brunel (warmshowers) que j'avais hébergé deux nuits à Besançon en 2012, pour lui annoncer mon arrivée à Winnipeg un jour plus tôt que prévu. Il est alors venu me chercher et je suis monté dans une voiture pour la deuxième fois de la journée. A suivre...


Etape 436. Thunder Bay - Kakabecca Falls. 25 kms en 2h14 (13,1 km/h). Asc 200m.
Etape 437. Kakabecca Falls - Kashabowie. 78 kms en 7h02 (11,1 km/h). Asc 600m.
Etape 438. Kashabowie – Provincila park. 55 kms en 4h14 (13,1 km/h). Asc 300m.
Etape 439. Provincila park – Mine Center. 119 kms en 7h48 (15,3 km/h). Asc 600m.
Etape 440. Mine Center – Fort Frances. 48 kms en 3h19 (14,4 km/h). Asc 200m.
Etape 441. Fort Frances. - Emo. 55 kms en 4h48 (11,6 km/h). Asc 200m.
Etape 442. Emo – Calliper Lake. 57 kms en 3h40 (15,5 km/h). Asc 300m.
Etape 443. Calliper Lake – Sioux Narrows. 61 kms en 4h17 (14,2 km/h). Asc 400m.
Etape 444. Sioux Narrows - Kenora. 71 kms en 4h44 (15,0 km/h). Asc 500m.
Etape 445. Kenora – Falcon Beach. 69 kms en 4h50 (14,2 km/h). Asc 500m.
Etape 446. Falcon Beach - Winnipeg. 30 kms en 3h49 (7,8 km/h). Asc 100m. (+Voitures 125 kms)

Désolé pour l'abscence de vidéo, ma caméra GoPro ne fonctionne plus :-(

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Commentaire (cacher) :

De inconnu, il y a 9 ans :     Coucou super voyage, le lac de constance c est super, ca vaut pas le canada, mais a faire aussi. Je te rapporte ton materiel, merci encore J ai besoin de changer ma selle, es ce que tu vends la tienne qui es a Roulans? A plus Nadine



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