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Article du Mercredi 8 novembre 2017
17h58 - Etapes 783 – 797. Frontière Kirghizistan – Bichkek (833 kilomètres) (2/3) [FR]
(suite de l'article précédent) Dans la forêt d'Arslanbob, il n'y avait plus de route, juste un chemin. Une forte pente et un mauvais revêtement m'obligeaient régulièrement, ainsi que mes camarades Tarus et Mimille (Eric), à pousser les vélos. Nous avons dormi dans cette étrange forêt, avons été dérangés par des policiers très mal attentionnés et qui devraient beaucoup s'ennuyer, puis le lendemain nous avons continué dans une descente encore plus délicate que la montée car nous avons pris des mauvais chemins et car à un moment donné le chemin n'est devenu plus qu'un sentier invisible avec plein de pièges. À plusieurs reprises nous avons dû ôter les sacoches pour éviter de tomber dans des gros trous ou pour traverser une zone boueuse. Même un VTT n'aurait pas pu passer. Sur la fin de cette périlleuse descente j'ai quitté mes amis pour me risquer dans un chemin plus direct en suivant le lit d'un torrent, j'ai traversé le torrent glacial à pied à plusieurs reprises et porté le vélo de nombreuses fois. Arrivé en bas, à l'approche d'un village, j'ai retrouvé un véritable sentier et je me suis naturellement détendu. Alors que j'avançais tranquillement vers le village en criant victoire mon pied gauche à dérapé dans un ravin, m'emportant dans une chute libre de 3 à 5 mètres de haut sur une pente à 60-70% environ. J'ai réussi à arrêter cette chute folle en m'accrochant à des herbes et en me blessant un doigt mais le vélo qui est parti en même temps n'a pas eu cette possibilité et a dégringolé avec les sacoches sur 10 à 20 mètres de haut en s'arrêtant juste à un mètre de la grosse rivière qui était en bas. Bilan pas trop grave : des égratignures superficielles un peu partout pour moi et pour le vélo qu'un villageois a réussi à récupérer avant l'arrivée de Tarus et Éric 20 minutes plus tard, il s'en est bien sorti aussi avec juste un plastic cassé de l'indicateur de vitesse, une popote complètement défoncée, une grosse rayure sur l'écran de mon smartphone et la structure principale de mon panier avant brisée. Je fus néanmoins choqué par cette chute libre et les pires souvenirs du passé sont remontés. La nuit suivante j'ai fait des cauchemars. Ah la la que d'émotions mais ce n'était pas complètement terminé car le plus dur restait à venir. En effet après ce village nous devions franchir un col passant de 1500 mètres à 3000 mètres d'altitude avec à la fin 4 kilomètres à 25% sur un chemin dont nous ignorions tout. Mimille et Tarus furent des bons compagnons avec beaucoup de qualités pour affronter ces épreuves. Mimille est un savoyard qui connaît bien la montagne et Tarus est un voyageur qui possède une bonne expérience des voyages à vélo (tous les ans il laisse sa copine pendant ses vacances pour aller vivre des aventures en tous genres en solo) et qui a de plus des bonnes notions de langue russe et un esprit agréable très positif, aventurier et ouvert. Un français libre et heureux, qui sort du lot et comme on en rencontre régulièrement à l'étranger (mais avec lequel j'avais quand même des différences notoires). Aussi avec la longue durée du trajet ensemble (Mimille 27 jours, Tarus 13 jours) sont apparues des différences dans la façon de voyager de chacun car comme vous le savez sans doute je parcours le monde à vélo tout en développant une entreprise en France ce qui demande beaucoup d'organisation et de rigueur alors que mes camarades (en vacances d'été pour l'un, en année sabbatique pour l'autre) étaient à 100% dans le Voyage et la Vadrouille. Le matin suivant, après deux étapes trop courtes de 11 et 24 kilomètres de long, et après mes heures de bureau matinales je les ai longuement attendu pour partir, sans trop comprendre pourquoi, puis deux heures et 8 kilomètres plus loin nous terminions déjà l'étape à 13 heures à cause d'un risque d'orage, allant trouver refuge chez une famille de bergers, y étant invité à manger et à y passer la nuit. Le jour suivant en revanche il fallait mettre le réveil à 6 heures et à 7 heures nous étions d'attaque sur le petit chemin de montagne. J'étais de nouveau malade et au manque d'appétit et à la diarrhée de la veille se sont ajoutés pour moi une terrible fatigue qui m'essoufflait et m'obligeait à faire une pause tous les 50 mètres, ainsi que des ballonnements et nausées très désagréables. En meilleure condition physique, Mimille et Tarus sont partis devant et je ne les ai plus revu, ils ne pouvaient pas m'attendre car Tarus avait son vol retour vers la France trois jours plus tard. Je me alors suis retrouvé seul isolé dans ces montagnes géantes, malade, avec un col de 4 kilomètres à 25% à franchir et sans eau potable car j'étais dépendant d'eux pour l'eau depuis que mon filtre à eau ne marchait plus (suite au prochain épisode).
[EN]
(continuation of the preceding article) In the Arslanbob forest, there was no more road, just a path. A steep slope forced me regularly, as well as my caramades Tarus and Mimille (Eric), to push the bikes. We slept in this strange forest, were disturbed by some very bad policemans who should be very bored, then the next day we continued on a descent even more hard than the climb because we took the wrong paths and because at one point the path has become an invisible path with many traps. On several occasions we had to remove the bags to avoid falling in big holes or to cross a muddy area. Even an mountain bike could not have passed. On the end of this perilous descent I left my friends to risk me in a more direct way following the bed of a torrent, I crossed the icy torrent on foot several times and carried the bike many times. Arrived at the bottom, near a village, I found a real trail and I naturally relaxed. As I walked quietly to the village, shouting victory, my left foot skidded into a ravine, taking me in a free fall of 3 to 5 meters high on a slope to 60-70% approximately. I managed to stop this crazy fall by clinging to herbs and injuring my finger but the bike that left at the same time did not have this possibility and felt with the saddlebags on 10 to 20 meters of high stopping just one meter from the big river that was down. Superficial scratches everywhere for me and for the bike that a villager managed to recover before the arrival of Tarus and Eric 20 minutes later, he also did well with just a plastic broken of the speedometer, a broken pot, a big scratch on the screen of my smartphone and the main structure of my front basket broken. However, I was shocked by this free fall and the worst memories of the past have come back. The next night I had nightmares. What a emotion but it was not completely finished because the hardest was yet to come. Indeed after this village we had to cross a pass passing from 1500 meters to 3000 meters of altitude with at the end 4 kilometers to 25% on a way of which we did not know everything. Mimille and Tarus were good companions with many qualities to face these days. Mimille is a savoyard who knows the mountain well and Tarus is a traveler who has a good experience of cycling trips (every year he leaves his girlfriend during his vacation to go on adventures of all kinds solo) and who has more good Russian language skills and a very positive, adventurous and open mind. A free and happy French (but with which I still had noticeable differences). Also with the long duration of the journey together (Mimille 27 days, Tarus 13 days) appeared differences in the way of traveling of each because as you might know I travel the world by bike while developing a company in France which requires a lot of organization and rigor while my friends (on a summer vacation for one, in a sabbatical year for the other) were 100% in the Travel. The next morning, after two short steps of 11 and 24 kilometers long, and after my morning office hours I waited a long time for them to leave, without really understanding why, then two hours and 8 kilometers further we already finished the stage at 1pm because of a risk of storm, going to find refuge in a family of shepherds, being invited to eat and spend the night. The next day however we had to put the alarm clock at 6 o'clock and at 7 o'clock we were on the small mountain path. I was sick again and the lack of appetite and diarrhea the night before added to me a terrible tiredness that was shortening me and forced me to take a break every 50 meters, as well as bloating and nausea very unpleasant. In better physical condition, Mimille and Tarus went ahead and I did not see them again, they could not wait for me because Tarus had his flight back to France three days later. I found myself alone isolated in these giant mountains, sick, with a pass of 4 kilometers to 25% to cross and without drinking water because I was dependent on them for the water since my water filter no longer worked (following of the story in the next post).
Commentaires (
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De
inconnu, il y a 7 ans : Bonjour Florent...Griffe de partout, avec un doigt blesse et un accident stressant, tu arrives a ecrire sur ton site et a nous donner des nouvelles! Et en plus tu as fait de super photos; j'en fais beaucoup et depuis longtemps, et la j'apprecie vraiment celles qui sont la haut. Super le berger! Courage pour la suite. Bien amicalement. Gerard, avec le bonjour de Christine qui elle aussi lit tes aventures.
De
inconnu, il y a 7 ans : Que d'emotion Florent. J'espere que tu vas mieux et que la suite du parcours sera plus facile pour toi.
De
Evelyne Patrick , il y a 7 ans : Bon Courage Florent on pense à toi bisous.
De
Florent, il y a 7 ans : Merci Evelyne et Patrick, bisous
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