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Article du Dimanche 25 mars 2018

20h03 - Etapes 825 – 852. Bakou – Dubai (2068 kilomètres) (2/2)

[FR] (in english below)
(suite de l'article précédent) C'est finalement en voiture que j'ai atteint Yazd après qu'un automobiliste m'a embarqué pour les derniers kilomètres. La pause chez ses amis le long de la route pour boire le thé et leur montrer sa trouvaille (moi) sont mémorables, tout comme sa conduite à plus de 100 kilomètres à l'heure sur des petites routes dans une voiture des années 70. À Yazd, c'est avec joie que j'ai retrouvé Manu, une cycliste allemande rencontrée à Noukous en Ouzbékistan, et qui a réussi à obtenir un visa pour traverser le Turkménistan. Ensuite, j'ai été contraint de rayer Kerman mon itinéraire, une ville intéressante et touristique à 3 jours de vélo vers le sud, mais secouée tous les jours par des répliques d'un séisme de magnitude 5 s'étant produit quelques jours auparavant et ayant fait une cinquante de morts. Si je n'avais pas eu des problèmes mécaniques m'ayant fait rater le ferry et attendre une semaine pour le ferry suivant à Aktau au Kazakhstan, je serai arrivé à Kerman au moment du séisme...C'est peut-être mon "ange gardien" qui m'a retenu une semaine au Kazakhstan un peu plus tôt. Du coup, j'ai tracé tout droit vers Bandar Abbas tout au sud de l'Iran ce qui m'a fait gagner quelques jours sur mon visa de 30 jours. J'ai été hébergé par Seyd Hossein et Fatemah (warmshowers), un couple avec une fille de 3 ans, de la même famille (sans le savoir auparavant) que Meghdad qui m'a hébergé au mois de juillet 1000 kilomètres plus au nord... Une sacré coincidence ! Je suis resté deux nuits chez eux et lors du jour de repos nous avons fait de la randonnée dans le Canyon Rageh, profond de 70 mètres, large de 160 mètres et long de 20 kilomètres et accessible par un long chemin caillouteux qui trace dans le désert, dans sa voiture qui datait aussi des années 70. La randonnée fut spectaculaire, car nous étions seuls au fond de ce profond canyon. À part le vendredi, jour férié en Iran, il n'y a jamais personne dans cet endroit. Une mini-plateforme de branchages en hauteur dans la falaise a attiré notre attention. L'endroit est réputé pour l'observation des oiseaux, et notamment des aigles, mais cette construction pouvait-elle vraiment être un nid d'oiseau ? Est-il possible qu'un oiseau puisse avoir un nid aussi grand ? Ou sinon, comment de l'eau aurait-elle pu être amenée à une telle hauteur et faire une telle construction circulaire ? J'ai escaladé la paroi opposée pour mieux observer l'objet. Les observations sont allées dans le sens d'un nid d'oiseau géant et couvert par un toit plat de terre séchée, sans doute pour éviter que des chutes de pierres ne cassent les œufs ou blessent les oiseaux. Magnifique ! Au retour à la maison, j'ai observé Fatemah broder un Pateh, une sorte de mini tapis local utilisé en décoration, typique de la région de Kerman. Devant la beauté de son travail je lui ai posé quelques questions. "Combien de temps faut-il pour faire un pateh comme celui-là ?". Une semaine m'a t'elle répondue. "Il te plait ?". "Oui, il est magnifique !". "Il n'est pas terminé, mais si il te plaît alors je te le donne!". Fatemah a brodé un FR pour France sur son Pateh, puis IRAN en dessous, me l'a donné, et c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai quitté cette famille formidable. Les invitations sont nombreuses en Iran, les rencontres sont très belles, les gens sont généreux et ouverts aux étrangers. Ce sont les gens les plus gentils du monde alors qu'en France nous avons une image négative des musulmans à cause d'une minorité d'extrémistes, mais aussi de la délinquance associés à une immigration et une intégration souvent manqués en provenance du Maghreb. Ici, l'éducation islamique apporte la paix et rend les gens bons. Tellement bons qu'il faut apprendre à refuser leurs invitations pour avancer. Faire le tri... Un jour, j'ai eu le bon feeling. J'ai d'abord refusé quelques invitations le long de la route, mais j'en ai accepté une qui était moins habituelle. Alors que je m'étais arrêté assis au bord de la route pour manger quelques biscuits assis par terre, près d'une propriété bien grillagée, l'occupant est sorti et à m'a invité à boire le thé et à manger. Le bâtiment et la cour n'étaient pas une résidence, mais une petite station météo locale, et l'occupant, Farzad, travaillait comme assistant. Voyant mon intérêt pour une petite mappemonde gonflable posée dans son socle sur le bureau, il m'a demandé si elle me plaisait. Je lui ai répondu oui et il me l'a offert. J'ai alors pris mon stylo et tracé dessus la ligne des 58 000 kilomètres de mon parcours à vélo depuis 2013, puis après une petite photo, j'ai dégonflé la mappemonde et l'ai placé dans mes affaires : c'est un très joli cadeau et ce sera un objet parfait pour montrer ensuite ma route aux Terriens des autres pays et continents. Du fait que je ne suis pas passé par Kerman, je suis arrivé à Bandar Abbas sur le Golfe persique avec encore quelques jours sur mon visa. J'en ai profité pour prendre un bateau pour aller parcourir à vélo la petite île d'Ormuz, de 20 kilomètres de diamètre et dont une voyageuse iranienne rencontrée à l'auberge de jeunesse de Bakou m'avait parlé d'une manière très positive. Seulement peuplée par un village au nord, cette île déserte fut un endroit parfait pour faire du vélo, dans un cadre paisible constitué de roches multicolores transformées par une érosion récente, mais aussi avec quelques plages sympathiques. Une fin en apothéose, comme un feu d'artifice pour ces derniers jours de voyage de 2017. Ce fut tellement plaisant et dépaysant que j'y suis retourné deux jours plus tard, quittant mon campement gratuit dans un parc public en pleine ville de Bandar Abbas, pour cette fois parcourir l'île par des chemins intérieurs, le plus souvent en marchant à côté du vélo, avec d'avantage de difficulté, le chemin étant fermé en raison de profondes crevasses à contourner. Toutes les belles choses ont une fin, et cette année 2017 marquée une nouvelle fois du sceau du voyage se terminait. J'ai traversé le Golfe Persique en ferry (100 kilomètres), en compagnie de 5 autres voyageurs à vélo issus de 3 voyages différents, dont un Français réalisant un France-Australie. Sur l'autre rive, l'arrivée et mon court séjour à Dubaï furent un choc. Jamais je ne me suis senti aussi perdu en arrivant dans un nouvel endroit, tellement différent de la culture iranienne et de l'Asie centrale. La gentillesse et l'hospitalité de Marc et Chris m'ont permis de saisir un peu mieux les lieux avant que je ne saute, 3 jours plus tard, le 20 décembre, dans un avion pour aller passer les fêtes de noël dans mon pays d'origine. Un nouveau changement de paysage et de culture radical avant d'entamer ma désormais traditionnelle pause hivernale.

Info : le blog a été un peu relooké en ce mois de mars 2018, les pages matériel et photos ont été mises à jours, la présente page est désormais adaptée à la lecture sur mobile, et les commentaires refonctionnent : n'hésitez pas à en laisser plein! Et si ce n'est pas déjà fait, n'hésitez pas non plus à ajouter votre adresse email sur la page \"me suivre\", la publication d'un article génère en effet l'envoi automatisé d'un email d'information aux personnes de la liste, vous pouvez ensuite vous désinscrire à tout moment depuis un lien en bas de chaque email.

Avec une très grosse pensée et dédicace à la mamie des roses...


Etape 825. Bakou - Sangachal. 44 kms.
Etape 826. Sangachal - Sarvan. 100 kms.
Etape 827. Sarvan - Masali. 94 kms.
Etape 828. Masali - Astara. 80 kms.
Etape 829. Astara - Hashtpar. 74 kms.
Etape 830. Hashtpar - Route. 97 kms.
Etape 831. Route - Manjil. 73 kms.
Etape 832. Manjil - Qazvin. 55 kms.
Etape 833. Qazvin - Bou'in-Zahra. 53 kms.
Etape 834. Bou'in-Zahra - Saveh. 102 kms.
Etape 835. Saveh - Salafchegan. 73 kms.
Etape 836. Salafchegan – Robat Tork. 88 kms.
Etape 837. Robat Tork - Route. 84 kms.
Etape 838. Route - Isfahan. 67 kms.
Etape 839. Isfahan - Varzaneh. 106 kms.
Etape 840. Varzaneh - Route. 65 kms.
Etape 841. Route - Yazd. 35 kms.
Etape 842. Yazd - Mehriz. 35 kms.
Etape 843. Mehriz - Route. 86 kms.
Etape 844. Route - Rafsanjan. 129 kms.
Etape 845. Rafsanjan - Pariz. kms.
Etape 846. Pariz - Sirjan. 60 kms.
Etape 847. Sirjan – Haji Abad. 142 kms.
Etape 848. Haji Abad - Route. 96 kms.
Etape 849. Route – Bandar Abbas. 66 kms.
Etape 850. Bandar Abbas & Ormuz. 37 kms.
Etape 851. Bandar Abbas & Ormuz - 36. kms.
Etape 852. Sherjah - Dubai. 33 kms.

[EN]
It was finally by car that I reached Yazd after a motorist embarked me for the last kilometers. The break with friends along the road to drink tea and show them his find (me) are memorable, as his driving more than 100 kilometers an hour on small roads in a car of the 70s. At Yazd, it is with joy that I found Manu, a German cyclist met in Nukus in Uzbekistan, and who managed to obtain a visa to cross Turkmenistan. Then, I was forced to wipe Kerman off my itinerary, an interesting town and tourist 3 days of cycling to the south, but shaken daily by replicas of a magnitude 5 earthquake occurred a few days ago and having killed fifty. If I had not had mechanical problems that made me miss the ferry and wait a week for the next ferry to Aktau in Kazakhstan, I would habe been be in Kerman at the time of the earthquake ... So, I went straight to Bandar Abbas in the south of Iran which saved me a few days on my 30-day visa. I was hosted by Seyd Hossein and Fatemah (warmshowers), a couple with a 3 year old girl, from the same family (without knowing it before) that Meghdad who hosted me in July 1000 kilometers further north. .. a coincidence! I stayed two nights at their home and dunring the rest day we hiked in Canyon Rageh, 70 meters deep, 160 meters wide and 20 kilometers long and accessible by a long stony path that traces in the desert , in his car that also dated back to the 70's. The trek was spectacular, as we were alone in the depths of this deep canyon. Apart from Friday, a holiday in Iran, there is never anyone in this place. A mini platform of high branches in the cliff caught our attention. The place is famous for bird watching, especially eagles, but could this construction really be a bird's nest? Is it possible for a bird to have such a large nest? Or else, how could water have been brought to such a height and made such a circular construction? I climbed the opposite wall to better observe the object. The observations went in the direction of a giant bird's nest and covered by a flat roof of dried earth, probably to prevent falling rocks from breaking eggs or injuring birds. Magnificent ! Upon returning home, I observed Fatemah embroider a Pateh, a kind of mini local carpet used in decoration, typical of the region of Kerman. In front of the beauty of his work I asked her a few questions. "How long does it take to make a pateh like this?" A week, she answered. "Do you like it ?". "Yes, it is beautiful!" "It's not finished, but if you like it then I give it to you!" Fatemah embroidered a FR for France on her Pateh, then IRAN underneath, gave it to me, and it is with great emotion that I left this wonderful family. The invitations are numerous in Iran, the meetings are very beautiful, the people are generous and open to foreigners. They are the nicest people in the world while in France we have a negative image of Muslims because of a minority of extremists, but also of delinquency associated with immigration and integration often missed from the Maghreb. Here, Islamic education brings peace and makes people good, much better than in secular countries. So good that you have to learn to refuse their invitations to move forward. Sorting ... One day, I had the good feeling. I initially declined some invitations along the way, but I accepted one that was less usual. As I stopped by the side of the road to eat some biscuits sitting on the ground, near a well-screened property, the occupant came out and invited me to drink tea and eat. The building and the courtyard were not a residence, but a small local weather station, and the occupant, Farzad, was working as an assistant. Seeing my interest for a small inflatable world map placed in his base on the desk, he asked me if I liked it. I answered yes and he offered it to me. I then took my pen and traced the line of the 58 000 kilometers of my bike route since 2013, then after a small photo, I deflated the world map and placed it in my panier: it is a very nice gift and it will be a perfect object to show my way to the Terrans of other countries and continents. Because I did not go through Kerman, I arrived in Bandar Abbas on the Persian Gulf with a few more days on my visa. I took the opportunity to take a boat to go cycling the small island of Ormuz, 20 kilometers in diameter and an Iranian traveler met at the hostel Baku had spoken to me in a very positive way. Only populated by a village to the north, this deserted island was a perfect place for cycling, in a peaceful setting made up of multicolored rocks transformed by recent erosion, but also with some nice beaches. An end in apotheosis, like a fireworks display for these last days of travel in 2017. It was so pleasant and exotic that I returned two days later, leaving my free camp in a public park in the city of Bandar Abbas, this time travel the island by internal paths, usually walking next to the bike, with more difficulty, the path being closed because of deep crevasses to bypass. All beautiful things have an end, and this year 2017 marked once again the seal of the journey ended. I crossed the Persian Gulf by ferry (100 kilometers), along with 5 other cyclists from 3 different trips, including a Frenchman making a France-Australia. On the other side, the arrival and my short stay in Dubai was a shock. I never felt so lost when I came to a new place, so different from Iranian culture and Central Asia. The kindness and the hospitality of Marc and Chris allowed me to grasp a little better places before I jump, 3 days later, December 20, on a plane to spend the Christmas in my home country. A new change of landscape and radical culture before starting my now traditional winter break.

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Commentaires (cacher) :

De Gérard Martinez, il y a 7 ans :     Bon, puisque tu dis que tu veux des commentaires, en voici un autre! Mais le 1er est-il parti? On verra! En attendant ta photo avec les vélos, le petit et le grand, m'a évoque plein de souvenirs! Toi bien sûr, sur ton tricycle, et puis celle ou tu faisais le singe en Norvège perché sur un cadre géant! A bientôt Gérard

De Gérard Martinez, il y a 7 ans :     Bonjour Florent, content de te retrouver... lorsque nous recevons ton mail es-tu repartis sur les routes, ou pas encore? Il y a une photo où l'on voit une espace de faille blanche à tes pieds, puis une rivière sèche et blanche: est-ce de la pierre ou du sel? Aujourd'hui à Nïmes, nous sommes sur que le printemps est là : levé une heure plus tôt, et des fleurs dans le jardin! مرحبا... ou: Salam Ali Koum...ou encore: "le Salut d'Allah soit avec toi!" Et en plus: il faut lire et écrire de droite à gauche. Moi j'adore cette calligraphie! Porte-toi bien! Gérard ... Amitié et bises de Christine.

De Florent, il y a 7 ans :     Salut Gérard et Christine! Oui j'ai posté le récit de ces aventures avec 3 mois de décalage, je suis déjà de retour à Dubaï pour poursuivre le voyage. Apparemment il y a encore quelques petits bugs à corriger pour les commentaires sur ce blog (ceux qui possèdent des caractères accentués) mais les commentaires ne peuvent plus être perdus car je les reçois directement par email avant qu'ils ne soit publiés sur le blog (étape critique). Rivière sèche et blanche : c'était du bien du sel. Bons souvenirs des Lofoten, à priori, et sauf changement, j'y serai de retour cet été! Profitez bien du printemps à Nimes! Et merci d'être fidèle au blog!

De MARYSE BEUCLER, il y a 7 ans :     merci pour mamie...bonne route

De Florent, il y a 7 ans :     Merci Tata :-)

De Danièle , il y a 7 ans :     Salut Florent, en ce mois de mars je surveillais ton blog me disant que tu allais bientôt reprendre les pédales !!!! et voici 2 articles et la confirmation que tu es déjà reparti à l'aventure !!! Bonne route Lucky Lucke !! Bises du Périgord qui stationne sous la grisaille

De MARYSE BEUCLER, il y a 7 ans :     coucou je t’écris un mail sur ton site ,il faudrait que tu me réponde assez rapidement dans la mesure du possible..merci

De Florent, il y a 7 ans :     Merci Danièle, j'espère que vous passez un très bon été, bisous



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