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Article du Dimanche 24 mars 2019

16h40 - Etapes 1033-1055. Thiruvananthapuram - Bombay (1610 kilomètres)

J'ai atterri à Thiruvananthapuram en provenance de Salalah le 14 février 2019. C'est une ville de 1 million d'habitants, capitale de l'état du Kerala, tout au sud de l'Inde. Située à 8 degrés de latitude nord, au bord de l'océan, il fait chaud et humide : en une heure, j'ai déjà transpiré autant qu'en un mois à Oman ! Devant l'aéroport, un policier me demande de me dépêcher de rassembler mon vélo, car un attroupement de curieux s'est formé autour du moi ! Je remonte le vélo en 2-2. La première route que j'emprunte est bondée de trafic, c'est une deux fois une voie étroite dans laquelle se bagarre un mélange de petites voitures, de tuk-tuks (des taxis jaunes à 3 roues ouverts sur le côté) et de mobylettes. Chacun tente de faire sa place et de tirer son épingle du grand jeu qu'est la circulation urbaine. Cela fait du bruit, beaucoup de bruit, et de pollution, c'est irréspirable. C'est donc un début difficile dans ce nouveau pays, je regrette déjà le désert et les dromadaires d'Oman. L'expérience de l'Indonésie en 2016 m'aide un peu, car le trafic et le climat sont semblables. C'est toutefois un changement très brutal de pays et de culture, je me sens perdu et me retranche une semaine dans un hôtel. J'en profite pour aller visiter un temple sacré qui contient des offrandes (estimées à 15 milliards de dollars!) puis j'assiste à un festival dans lequel 3 millions de femmes sont assises au bord des rues de la ville avec un repas de riz sucré dans des pots, comme offrande pour une déesse. Enfin, je prends la route vers le nord, le long de la côte ouest du pays, sur la route nationale 66 Indienne avec la casquette de la route 66 Américaine, achetée à Dubaï suite à la perte dès la première étape de l'année 2019 de ma casquette de sport. Le bruit des voitures et surtout des klaxons devient rapidement insupportable. Je suis quelqu'un qui supporte à peu près tout, mais ces klaxons presque en continus dans mes oreilles sont vraiement très agressifs. Pourquoi klaxonnent-ils autant? C'est principalement pour signaler leur position, ils conduisent d'avantage à l'ouie qu'à l'oeil, mais parfois c'est juste pour dire bonjour, ils adorent klaxonner c'est un jeu très amusant pour eux. Un jour, j'ai bien cru que l'un d'eux m'avait percé le tympan! Le jour suivant, j'ai roulé toute la journée avec une boule quiès dans l'oreille droite, côté route, ce qui m'a apporté de l'apaisement. Le tableau n'est pas complétement noir pour autant, la bonne surprise est venue des gens. Vous allez me dire : "oui, mais les gens étaient déjà bien avec toi dans tous les pays que tu as traversé précedemment". Il convient donc de nuancer. Les Terriens d'ici ne sont pas sympathiques et ouverts d'esprit comme les nord-américains ou gentils et généreux comme les Iraniens ou les Omanais, ils sont tout simplement souriants, beaux et heureux. Les enfants sont formidables, ils disent bonjour et quand je parviens à dire bonjour avant eux alors ils partent dans de grands éclats de rire. Ils sont très naturels. Je m'arrête régulièrement pour échanger quelques mots avec eux ou même faire une partie de football. Tout en roulant, je salue la population qui me sourit et semblent contente de voir un étranger blanc sur son biclou. Je trouve de plus qu'ils sont très beaux, ils ont des beaux visages et les femmes sont vétues de soie toujours très colorée et de très bon goût. La nourriture est un autre point positif. Je bois de nombreux jus de fruits frais pressés devant moi, et les bananes sont délicieuses, j'en mange régulièrement un kilo dans la journée. Un jour, j'ai mangé 18 petites bananes, épluchées, coupées en 3 et enrobées de pâte à tartiner aux noisettes "carrefour bio" de Salalah. De la dynamite. En longeant la côte ouest du pays, je mange aussi de nombreux poissons, toujours frais du jour, un délice : du "king fish", du "white snapple", de l'"Agholi fish", et même de l'espadon. Malheureusement, ils servent souvent cela avec des sauces pimentées qui mettent le feu à la bouche... Même quand on leur demande "not spicy!", ils ne peuvent pas s'empêcher d'ajouter quelques petites boules piquantes. Le long de la route, j'observe aussi des singes Langur de bonne taille qui mangent dans les arbres. Les conditions restent malgré tout difficiles et je prends moins de plaisir que dans les autres pays. Et pour compliquer encore la tâche, j'ai eu les pires difficultés du monde à me connecter à Internet, et donc à travailler. 3 hôtels sur 4 n'ont pas le wifi et quand ça marche encore 3 fois sur 4 ça ne marche pas depuis la chambre, de plus il me fut impossible d'acquérir une carte sim locale, chose très facile dans tous les autres pays du monde. On m'a d'abord demandé une photo d'identité, que je n'avais pas, puis une copie de mon passeport, que je n'ai pas non plus, puis une autre fois encore le nom et l'adresse d'un ami qui habite dans la ville, ce que je n'avait pas non plus, et quand enfin je me suis rendu dans une boutique Vodafone officielle avec tout le nécessaire on m'a répondu : "désolé, nous ne donnons des cartes sim qu'aux locaux, vous devez retourner à Goa! (la province où j'étais la veille). Sur ces mauvaises paroles, j'ai décidé d'écourter mon séjour en Inde et rentrer en France depuis Bombay au lieu de Delhi. J'ai fait péniblement les étapes jusqu'à Bombay, sur une route principalement en travaux, roulant de bon matin jusqu'en milieu d'après midi où les températures atteignaient parfois 40°C, puis j'ai atteint Bombay le lundi 18 mars, avec une arrivée en bâteau par la porte de l'Inde, grand monument de pierre genre arc de triomphe. La traversée de 20 kilomètres en ville vers l'auberge de jeunesse et l'aéroport fut épique : le hasard de la navigation GPS m'a fait traverser un marché couvert puant, dans lequel à ma droite reposait sur une table de la viande de poulet non réfrigérée, et juste derrière un empilement de cages à poules remplies de poules vivantes qui attendaient leur heure en ragardant leur copines se faire tuer, dépecer et vendre, alors que devant moi un homme tenait une poule d'une main et un couteau de l'autre main... J'ai détourné la tête puis quelques secondes plus tard, je l'ai vu jeter la poule, la gorge tranchée, dans un grand sceau. Quelques rues plus loin, une chèvre attachée à un piquet avec un mètre de corde en plein soleil attendait sans doute aussi son heure. S'il existe des associations de défense du bien-être animal en Inde, elle doivent être débordées! Quelques jours auparavant j'ai également vu une vache manger du carton et du plastic, en abscence d'herbe. Quelques rues plus loin à Bombay, un enfant de 2 ans tout nu fasait des bulles, il semblait heureux. Un peu plus loin, j'ai visité une mosquée et une église, 6 religions se mélangent ici. Le hasard fait bien les choses à Bombay. Hasard des routes, des rencontres, et du monde pas si petit que cela finalement quand il est connecté, j'ai retrouvé le lendemain Shridhar, un homme d'affaires indien rencontré à Lisbonne à la fin de la 33ème étape il y a 6 ans, et avec qui j'étais resté en contact. J'ai garé mon vélo à côté d'une voiture Mercedes en bas des bureaux où il travaille et je l'ai rejoint pour un déjeuner avec ses collèges, enchantés de ma présence. Nous avons parlé de l'Inde et du hasard des rencontres et de la vie et Shridhar est parvenu en quelques phrases à me convaincre de revenir dans son pays plus tard, alors que je l'avais déjà rayé de mes projets futurs. Il y aura donc, possiblement encore des parfums d'Inde sur ce blog. Mais en attendant, un nouveau retour vers la France est impératif, pour m'occuper avec mes frères et sœur de la maison de mes parents, emportés par des cancers beaucoup trop tôt. Le voyage reprendra à la fin du mois de mai. En attendant, je souhaite un bon printemps à tous les lecteurs et lectrices de ce blog!

Vous pouvez retrouver ci-dessous mes stories instagram @floavelo de 2019




[EN]
I landed at Thiruvananthapuram from Salalah on February 14, 2019. It is a city of 1 million people, capital of the state of Kerala, all the way south of India. Located at 8 degrees north latitude, at the edge of the ocean, it is hot and humid: in one hour, I have already perspired as much as a month in Oman! In front of the airport, a policeman asks me to rush to gather my bike, because a crowd of curious has formed around me! I ride the bike in 2-2. The first road I take is crowded with traffic, it's a twofold narrow lane in which a mix of small cars, tuk-tuks (yellow taxis with three open wheels on the side) and mopeds are fighting. Each one tries to make its place and to take advantage of the great game of urban traffic. That makes noise, a lot of noise, and pollution, it's irrespirable. It is therefore a difficult beginning in this new country, I already regret the desert and the dromedaries of Oman. The experience of Indonesia in 2016 helps me a bit, because the traffic and the climate are similar. It is however a very brutal change of country and culture, I feel lost and went a week in a hotel. I take this opportunity to visit a sacred temple that contains offerings (estimated at $ 15 billion!) Then I attend a festival in which 3 million women are sitting on the streets of the city with a meal of rice sweet in pots, as an offering for a goddess. Finally, I take the road north, along the west coast of the country, on the Indian Highway 66 with the cap of the American Route 66, bought in Dubai following the loss in the first stage of the year 2019 of my sports cap. The sound of cars and especially horns quickly becomes unbearable. I am someone who supports just about everything, but these horns almost continuously in my ears are really very aggressive. Why do they honk so much? This is mainly to signal their position, they lead more to the hearing than the eye, but sometimes it's just to say hello, they love horn honking is a very fun game for them. One day, I thought that one of them had pierced my eardrum! The next day, I drove all day with a ball in my right ear, on the road side, which brought calm. The picture is not completely black so the good surprise came from people. You will say to me: "Yes, but the people were already good with you in all the countries that you crossed previously". It is therefore necessary to qualify. Terrans here are not friendly and open-minded like North Americans or kind and generous like Iranians or Omanis, they are simply smiling, beautiful and happy. The kids are great, they say hello and when I manage to say hello before them then they go off in big bursts of laughter. They are very natural. I stop regularly to exchange a few words with them or even play football. While driving, I greet the people who smiles at me and seem happy to see a white stranger on his biclou. I also find that they are very beautiful, they have beautiful faces and women are dressed in silk always very colorful and very good taste. Food is another plus point. I drink many fresh fruit juices in front of me, and the bananas are delicious, I regularly eat a kilo in the day. One day, I ate 18 small bananas, peeled, cut into 3 and coated with hazelnut spread "crossroads bio" of Salalah. Dynamite. Along the west coast of the country, I also eat many fish, always fresh of the day, a delight: "king fish", "white snapple", "Agholi fish", and even swordfish. Unfortunately, they often serve this with spicy sauces that ignite ...Even when you ask them "not spicy!", They can not help but add a few spicy balls. Along the way, I also observe Langur monkeys of good size who eat in the trees. The conditions are still difficult and I take less pleasure than in other countries. And to further complicate the task, I had the worst difficulties in the world to connect to the Internet, and therefore to work. 3 hotels out of 4 do not have wifi and when it works again 3 times out of 4 it does not work from the room, moreover it was impossible for me to acquire a local sim card, something very easy in all the other countries of the world. I was first asked for a photo ID, which I did not have, then a copy of my passport, which I did not have either, then again the name and address of a friend who lives in the city, which I did not have either, and when at last I went to an official Vodafone shop with everything I was told, "sorry, we only give cards sim that To the locals, you must go back to Goa (the province where I was the day before.) On these bad words, I decided to shorten my stay in India and return to France from Bombay instead of Delhi. I made the difficult steps to Bombay, on a road mainly under construction, rolling early in the morning until mid-afternoon when temperatures sometimes reached 40 ° C, then I reached Bombay on Monday, March 18, with an arrival by boat from the gate of India, large monument of stone like triumphal arch.The crossing of 20 kilometers in vil to the hostel and the airport was epic: the chance of GPS navigation made me cross a stinking covered market, in which to my right was resting on a table of unrefrigerated chicken meat, and just behind a stack of chicken cages filled with living chickens waiting for their hour while chewing on their girlfriends to be killed, cut up and sold, while in front of me a man held a hen with one hand and a knife with the other hand ... I turned my head away and then, a few seconds later, I saw him throw the hen, his throat sliced, into a big seal. A few streets away, a goat attached to a stake with a meter of rope in full sun was probably also waiting its time. If animal welfare associations exist in India, they must be overwhelmed! A few days ago I also saw a cow eat cardboard and plastic, in absence of grass. A few streets farther on in Bombay, a naked 2-year-old boy was making bubbles, he seemed happy. A little further, I visited a mosque and a church, 6 religions are mixed here. Chance does a good job in Bombay. Chance of roads, meetings, and the world not so small that it finally when connected, I found the next day Shridhar, an Indian businessman met in Lisbon at the end of the 33rd stage 6 years ago and with whom I stayed in touch. I parked my bike next to a Mercedes car at the bottom of the offices where he works and I joined him for a lunch with his colleagues, delighted with my presence. We talked about India and the chance of encounters and life and Shridhar managed to convince me in a few sentences to return to his country later, when I had already scratched out of my future plans. There will be, possibly still India perfumes on this blog. But in the meantime, a new return to France is imperative, to deal with my brothers and sisters in the house of my parents, carried away by cancer much too early. The trip will resume at the end of May. In the meantime, I wish all the readers of this blog a good spring!


Etape 1033. Thiruvananthapuram – Varkala. 58 kms.
Etape 1034. Varkala – Haripad. 74 kms.
Etape 1035. Haripad – Cochin. 89 kms.
Etape 1036. Cochin – Kodungallur. 39 kms.
Etape 1037. Kodungallur – Ponnani. 72 kms.
Etape 1038. Ponnani – Kozhikode. 66 kms.
Etape 1039. Kozhikode – Vadakara. 47 kms.
Etape 1040. Vadakara – Kannu. 45 kms.
Etape 1041. Kannu – Kanhangad. 75 kms.
Etape 1042. Kanhangad – Kotekar. 59 kms.
Etape 1043. Kotekar – Udupi. 74 kms.
Etape 1044. Udupi – Uppunda. 66 kms.
Etape 1045. Uppunda – Gokarna. 108 kms.
Etape 1046. Gokarna – Palolem. 86 kms.
Etape 1047. Palolem – Mandrem. 100 kms.
Etape 1048. Mandrem – Malvan. 76 kms.
Etape 1049. Malvan – Kharepatan. 78 kms.
Etape 1050. Kharepatan – Belkar. 67 kms.
Etape 1051. Belkar – Sangameshwar. 64 kms.
Etape 1052. Sangameshwar – Lote. 60 kms.
Etape 1053. Lote – Mahad. 66 kms.
Etape 1054. Mahad – Nagothana. 70 kms.
Etape 1055. Nagothana – Bombay. 71 kms.


99 miams  [4 commentaires ]

Commentaires (cacher) :

De Gérard Martinez, il y a 6 ans :     Bonjour Florent, super les panneaux de signalisation...tu fais bien d'ajouter des explications, ça peut toujours aider. Nous sommes sur les pentes de l'Aigoual pour quelques jours...ici le printemps se fait désirer, de la neige est même annoncée pour les prochains jours. Mais dans le Doubs, c'est sûr, tu auras du beau temps et notre amitié pour t'aider à surmonter les épreuves. Christine et Gérard

De jean paul Steiner, il y a 6 ans :     Ton compte rendu précédent nous avait donné envie de randonner à Oman mais celui ci beaucoup moins. L Inde est un pays très particulier. Par contre as tu déjà envisagé le vietnam....où les gens sont très accueillantset le wifi partout!

De Florent, il y a 6 ans :     Bonjour Jean Paul, Oman se prête bien à la randonnée pédestre, j'y ai croisé quelques randonneurs, l'Inde est intéressante sur bien des aspects mais pour de l'itinérance c'est plus compliqué. Le Vietnam est sur ma liste des prochains pays, j'ai hâte de le découvrir!

De Callista Callie, il y a 6 ans (+ 99 miams) :     Rédigez ici votre commentaire Florent, I am saddened to learn of Cancer takeng your father. My prayers and thoughts are with you. I also hate all the honking, very disruptive and annoying. But your travels are wonderful, your expressions and words make me feel like I have journeyed with you. Your written English is also improved. It was a pleasure to host you after my back surgery. I have returned to cycling but it is slow and I need a new bike that I can sit upright on without strain to the low back. In time I will find the sweet position and ride, ride, ride! Hugs and safe travels, Callie- Northville MI



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